(1913-2010) Contre-amiral (2S), a commandé la zone maritime « Mer Rouge et océan Indien Nord ». Ancien attaché naval en Éthiopie, attaché de Défense en Arabie saoudite et conseiller naval au Yémen. De 1974 à 1981, représentant permanent du ministère de la Défense à la IIIe Conférence des Nations unies sur le droit de la mer.
Le retrait du golfe Arabo-Persique des Britanniques, fin 1971, fut à l’origine des incidents et des conflits qui surgirent entre les nouveaux États du Golfe, après une stabilité remarquable d’un siècle et demi. Les vieilles querelles, les ambitions suscitées par les découvertes de pétrole et de gaz off shore, le partage des nouvelles richesses et des espaces maritimes, donnèrent naissance aux revendications et aux rêves de conquêtes.
Spécialiste de cette zone qu’il a beaucoup pratiquée, l’amiral Labrousse évoque les enjeux de cette mer Rouge, objet de beaucoup de convoitises : problèmes de contrôle des eaux dans un détroit international à l’importance stratégique évidente ; problèmes de frontières terrestres qui se répercutent en mer ; problèmes de souveraineté, d’accès à la mer de l’Éthiopie ; problèmes des détroits, Bab el-Mandeb essentiellement. Les solutions proposées par les riverains devront respecter la libre circulation dans toute la zone pour que la communauté internationale respecte les nouvelles dispositions qui pourraient être mises en place. Aucune atteinte à cette liberté de transit, y compris pour les flottes des puissances maritimes, ne saurait être tolérée par les États-Unis. Lire les premières lignes
Après trente ans d’indépendance, la Somalie, déchirée par les guerres civiles, est en pleine anarchie. Morcelée en quatre territoires : Somalie, Somaliland, Puntland et Jubaland qui se proclament plus ou moins indépendants, elle est mise à l’écart de la communauté internationale. Pourtant, sa situation stratégique sur le golfe d’Aden et l’océan Indien lui donne une grande importance pour le contrôle de l’énorme trafic maritime issu du canal de Suez, et qui compte plus de 40 navires par jour vers l’Extrême-Orient, le golfe Arabo-Persique et son pétrole, l’Australie, la côte orientale d’Afrique et le cap de Bonne-Espérance. Les ressources biologiques de sa zone maritime exclusive de 800 000 kilomètres², et ses richesses minières, représentent d’excellentes perspectives d’avenir. Lire la suite
Le Maître de la Mer, tel qu’il est décrit par l’amiral A.T. Mahan, le géopoliticien de l’US Navy, est certainement aujourd’hui les États-Unis d’Amérique. Le Maître de la Terre, selon Clausewitz peut être représenté par la masse continentale et la démographie de la Chine, quoique Pékin cherche actuellement à renforcer sa marine et son aviation. Lire la suite
Nous avons exposé dans nos précédents numéros les raisons qui avaient provoqué un conflit entre le Yémen et l'Érythrée à propos des îles Hanish, et publié la première sentence du Tribunal pénal international d'arbitrage, crée par la France, pays médiateur ; première sentence qui accordait au Yémen la souveraineté totale sur les îles Hanish, l'Erythrée recevant pour sa part le même droit de souveraineté sur les îles Mohabbakah. Il restait à régler le problème délicat des délimitations maritimes entre les deux États côtiers. Cette seconde étape vient de se terminer avec la sentence arbitrale que le Tribunal a rendue, à l'unanimité, le 17 décembre 1999. L'amiral Labrousse nous expose les détails de ce second jugement qui est plus porche des thèses défendues par l'Erythrée que de celles soutenues par le Yémen. Lire les premières lignes
Dans l'article « Le conflit Éthiopie-Érythrée : origines d'une guerre annoncée » publié en mai 1999 au sein de la revue, l'auteur analysait les origines du conflit qui oppose ses deux pays depuis 3 ans pour des différends frontaliers terrestres. En fait, ce conflit qui se prolonge malgré les efforts de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), très attachée aux frontières coloniales génératrices de combats sanglants, pourrait s'étendre à court ou à moyen terme à des objectifs géostratégiques concernant les accès à la mer de l'Éthiopie, vieille puissance maritime enclavée depuis 6 ans par l'indépendance de l'Érythrée : l'article souligne la profonde frustration de l'Éthiopie, et les dangers qui pourraient résulter de son enclavement pour la stabilité et la sécurité de la région.
L’auteur de cette excellente étude est membre de l’American Enterprise Institute, Washington DC, et du Strom Thurmond Institute of Government and Public Affairs, Clemson University. Il analyse les relations entre les États-Unis d’Amérique et la république populaire de Chine (RPC) qui, depuis 1972, ont varié de la bonne entente à la froideur. Selon le Taiwan Relations Act, les États-Unis se sont engagés à soutenir par des moyens pacifiques la réunification avec la Chine continentale. Dans son étude, le Dr Whitehurst Jr. examine plusieurs scénarios dans lesquels les États-Unis emploient la force pour respecter leur engagement, dans l’hypothèse où la RPC utiliserait ses moyens militaires pour réaliser la réunification. Lire la suite
Ce conflit épisodique, commencé il y a deux ans, se transforme en véritable guerre. D'un côté l'Éthiopie avec ses 50 millions d'habitants, coupée de ses anciens accès maritimes par le retour à de vieilles frontières coloniales, et de l'autre côté l'Érythrée et ses 3 millions d'habitants qui, au prix d'une rébellion de 30 ans contre le pouvoir éthiopien, a conquis son indépendance en 1993. Cette situation a eu pour conséquences la montée des tensions économiques, politiques et territoriales, de conflits de frontières, qui se développement dans un climat de plus en plus agressif sur les bords de la mer Rouge. L'amiral Labrousse souligne les origines de cette guerre qui devient inévitable après la suppression de l'accès à la mer de l'Éthiopie. Lire les premières lignes
Ce livre a été publié en 1997 avant la visite aux États-Unis, en octobre 1997, du président chinois Jiang Zemin, et de la visite en Chine, en juin 1998, du président Clinton. Il traite de la modification des attitudes des deux pays. Les auteurs concluent que ces changements ont eu pour résultat un affaiblissement des positions des États-Unis vis-à-vis de la Chine, qui sont passées de l’attitude amicale à l’hostilité, celle-ci considérant maintenant ceux-là comme menaçant ses positions en Asie et dans le monde. Deux facteurs, d’après les auteurs, renforcent cette analyse. Le premier est le conflit du Golfe. En l’observant, la Chine s’est rendu compte que les Américains avaient un avantage considérable sur les capacités militaires chinoises, et que cet avantage jouerait contre elle dans tout conflit, en particulier dans celui de Taïwan. Cette constatation se traduisit par le lancement par Pékin d’un programme très ambitieux de réarmement pour combler cette différence. Le second facteur, toujours d’après les auteurs, fut le réchauffement des relations entre la Chine et la Russie. La base des relations cordiales sino-américaines comportait la mise à l’écart de celle-ci. Ce rapprochement rendit discutable, pour Pékin, toute amélioration de ses relations avec les États-Unis. Lire la suite
Dans l'un de nos précédents numéros, l'amiral Labrousse nous énonçait les raisons du différend qui opposait le Yémen et l'Érythrée à propos de la nationalité des îles Hanish, dans le sud de la mer rouge. Ce différend avait tourné au miniconflit après les engagements des forces des deux pays lors du débarquement d'unités érythréennes dans la Petite Hanish le 15 décembre 1995, et de l'occupation de Djebel Zukur par celles du Yémen. Après un cessez-le-feu réclamé par l'ONU, il fut demandé à la France de faire office de médiateur pour trouver une issue au conflit. Paris accepta, et un Tribunal d'arbitrage fut constitué à cet effet. L'amiral Labrousse nous expose les premières sentences de ce Tribunal, qui ont été acceptées par les deux pays en cause et qui mettent fin au conflit.
L’auteur est professeur de géographie à l’université de Western Australia, et il est connu par ses remarquables travaux cartographiques concernant la zone maritime de l’océan Indien. Ce dernier ouvrage couvre la totalité des problèmes soulevés par l’application dans cette région de la Convention sur le droit de la mer, dite Convention de Montego Bay. Les nombreux différends entre les pays côtiers à propos de la mer territoriale, de la zone contiguë, de la zone économique exclusive, et du plateau continental, sont analysés géographiquement et politiquement. En outre, l’auteur précise les méthodes utilisées dans cette région pour établir les lignes de base et frontières maritimes, méthodes qui varient d’un pays à l’autre. Les accords de coopération entre certains États riverains sont énumérés et analysés, ce qui permet d’acquérir une bonne vision géostratégique de l’ensemble des problèmes, en soulignant les antagonismes et les origines de conflits. Lire la suite
L’ouvrage de Mme Chemillier-Gendreau est certainement le plus complet concernant la tension en mer de Chine du Sud provoquée par les différends entre pays riverains à propos des Paracels et des Spratley. Quelques thèses avaient abordé ce sujet, mais aucune d’entre elles n’était allée aussi loin dans l’analyse des problèmes juridiques soulevés par la chronologie des faits, les normes du droit international concernant l’acquisition de territoires, et les situations de la période postcoloniale. Aucune donnée n’est oubliée et tous les aspects diplomatiques ont été abordés, ainsi que les bases de règlement de ces différends conformément à la Convention sur le droit de la mer. Le problème de l’avenir de ces archipels est donc remarquablement posé. Tous les éléments d’éventuelles solutions ont été évalués avec précision et impartialité. Lire la suite
Le Parlement grec a ratifié le 31 mai, à l’unanimité, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, ce qui donne à Athènes le droit d’étendre la largeur de ses eaux territoriales en Méditerranée, en mer Ionienne et en mer Égée, actuellement de 6 milles marins, jusqu’à 12 milles. La Turquie, qui n’a pas signé ni ratifié la Convention, a aussitôt mis en garde la Grèce contre toute modification du statu quo, qui, à son avis, entraînerait une aggravation radicale des relations entre les deux pays, déjà largement compromises par l’affaire de la République turque de Chypre du Nord et par un certain nombre d’incidents en mer Égée. L’auteur expose la situation actuelle ainsi que les positions de la Grèce et de la Turquie, dont la complexité ne facilite pas la recherche d’une solution équitable. Lire les premières lignes
Les îles Zebayir et Hanish dans le sud de la mer Rouge, sont toujours sans nationalité malgré leur position stratégique. Oubliées volontairement dans le Traité de Lausanne du 24 juillet 1923, qui démembrait l'Empire ottoman, en raison d'un désaccord entre la Grande-Bretagne et l'Italie, elles sont revendiquées aujourd'hui par le Yémen et l’Érythrée qui a pris la succession de l'Éthiopie. Aucune négociation n'est en vue entre ces deux pays. Elles ont fait l'objet, il y a quelques années d'un projet d'internationalisation pour l'établissement de laboratoires multinationaux spécialisés dans les domaines de l'écologie et de la géophysique. Des recherches pétrolières à proximité sont régulièrement entreprises par des groupes multinationaux. L'auteur, grand spécialiste de tous les différends maritimes mondiaux, nous expose cette question avec sa clarté habituelle. Lire les premières lignes
L'affaire des Spratley, qui oppose en mer de Chine du Sud le Vietnam, la Chine, la Malaisie, les Philippines, Brunei et Taiwan, a été évoquée à plusieurs reprises par l'auteur (« Les tensions en mer de Chine du Sud », février 1988 et « Les ambitions maritimes de la Chine », février 1994). En outre, les ambitieux programmes d'armements des pays de la région n'inclinent guère à l'optimisme. L'auteur fait le point de la question après les dernières réunions la concernant.
M. Raoul Delcorde, docteur en science politique de l’université catholique de Louvain (Belgique), est un diplomate belge qui fait partie de la délégation de son pays à Vienne, à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Il est l’auteur d’un ouvrage sur la sécurité dans le Golfe et a publié plusieurs articles sur les problèmes géostratégiques au Proche-Orient. Il aborde remarquablement les tensions qui surgissent tout au long de « l’arc de crise » qui s’étend de la mer Rouge aux détroits malais et indonésiens. L’océan Indien n’est pas une « zone de paix » comme le souhaitent certains de ses pays riverains, mais une « zone de paix violente » susceptible de donner naissance à des conflits limités ou à de véritables guerres. Lire la suite
Ce livre du capitaine de vaisseau Koburger est le second consacré à un sujet qu’il connaît bien : la Marine française pendant la Seconde Guerre mondiale. Destiné au public américain et anglophone, il a été rédigé en puisant aux meilleures sources du Service historique de la Marine française, des archives de l’US Navy et de celles du département d’État. Lire la suite
La naissance du bateau s’inscrit naturellement dans la marche de l’humanité vers l’inconnu et les terres nouvelles, et la guerre sur mer est aussi vieille que les peuples. Depuis le navire de papyrus de l’Égypte jusqu’à la trirème et aux polyrèmes géantes de Byzance, l’homme n’a cessé de perfectionner le bateau pour s’assurer de la victoire sur mer et pour dominer son ennemi. Lire la suite
La Chine, qui a signé la Convention sur le droit de la mer mais ne l'a pas ratifiée, a promulgué le 25 février 1992 une loi nationale sur sa mer territoriale et sa zone contiguë. Cet acte gouvernemental, parfaitement naturel compte tenu des dispositions de la Convention, contient cependant un article où la Chine englobe dans son territoire terrestre Taïwan et un certain nombre d'autres îles dont la propriété lui est vigoureusement contestée par les États voisins. L'auteur, qui a déjà évoqué ces problèmes dans notre revue, fait le point aujourd'hui de ces différends qui risquent de provoquer de sérieuses tensions entre la Chine et ses voisins. Lire les premières lignes
L'archipel des Chagos, ou British Indian Ocean Territory (BIOT), est situé à 2 000 kilomètres dans le nord-est de Maurice et à 1 600 dans le sud de l'Inde. Il est composé des îles Danger, Diego Garcia, Eagle, Egmont, Nelson, Peros Banhos, Salomon et Brothers. Diego Garcia est louée jusqu'en 2016 par les États-Unis, avec une rallonge possible de 20 ans, et abrite l'une des plus importantes bases américaines à l'étranger. L'archipel est revendiqué par Maurice dont il a été séparé depuis 1965, trois ans avant l'indépendance. L'auteur, qui connaît bien l'océan Indien, expose les positions des deux parties et souligne l'importance considérable de Diego Garcia. Pivot de la stratégie de Washington dans le Golfe et l'océan Indien, conçue comme les grandes bases insulaires du Pacifique de la Seconde Guerre mondiale, Diego Garcia est le symbole de la puissance unipolaire américaine dans cette partie du monde. Lire les premières lignes
Il existe sur la libération de l’Éthiopie par les Britanniques en 1941 une abondante bibliographie, et les ouvrages classiques de Playfair font autorité ; mais Michael Glover, historien militaire britannique, est allé plus loin que les interprétations officielles, et a cherché les raisons profondes de la défaite italienne qui, souvent, pour des buts de propagande, ont été sommairement évoquées et analysées. Lire la suite
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