(1905-1980) Historien français. Auteur depuis 1939 de nombreux ouvrages sur les grandes puissances et les relations internationales dans la période contemporaine.
Pays de paradoxes, telle est la Finlande qui allie la rigueur scandinave au charme des influences slaves. Pays nordique dont un quart du territoire se situe au nord du cercle arctique, mais dont la belle saison a la splendeur de la lumière méditerranéenne. Nation respectueuse des engagements souscrits envers son puissant voisin soviétique, mais dont le Parti communiste est divisé et qui est prête à accueillir tous les efforts de paix : SALT et prochaine Conférence de sécurité européenne. Démocratie qui a connu cinquante-sept gouvernements depuis un demi-siècle, mais qui a fondé sa stabilité parlementaire sur une coalition « vert-rouge » aujourd'hui ébranlée. On n'en finirait pas de citer les aspects contradictoires de la Finlande et c'est bien là ce qui en fait un pays attachant. Lire la suite
Historien, spécialiste des questions concernant l’Union Soviétique et les États socialistes d’Europe Orientale, notre collaborateur s’est rendu en Bulgarie l’an dernier. Il est donc fondé à décrire ici l’ambiance particulière au régime de M. Jivkov qui a réussi le difficile compromis des valeurs nationales bulgares avec les exigences d’une stricte allégeance idéologique et diplomatique à l’égard de l’Union Soviétique. Lire la suite
L'auteur s'est attaché, depuis 1970, à l'étude des États limitrophes de l'URSS en Asie méridionale et de leurs relations avec l'Union soviétique, les États-Unis et la Chine. État-tampon qui, aux passes de Khaiber, commande la route de Samarkand vers l'Inde et l'océan Indien, l'Afghanistan a su profiter de la rivalité américano-soviétique pour se faire octroyer une aide économique russe importante pour le développement de son infrastructure, tandis que les Américains portaient leur effort sur la partie sud du pays. Les « routes de la coexistence pacifique » se sont ainsi rejointes cependant que l'Afghanistan modernisait ses institutions politiques. Lire la suite
Limitée au nord par une frontière de 2 000 km avec la Chine populaire, enclavée entre le sous-continent indo-pakistanais tourné vers la neutralité et la Thaïlande jusque-là engagée dans le soutien des opérations américaines au Viet-Nam, la Birmanie persévère depuis 25 ans dans un non-alignement voisin de l’isolement. Supportant à la fois les épreuves politiques et les servitudes économiques de cette expérience rigoureuse, elle semble toutefois attacher aujourd’hui un plus grand prix aux rapports internationaux et vouloir rétablir avec la Chine un meilleur climat de voisinage. De son côté, prenant acte des répercussions des formes nouvelles prises par l’engagement américain en Asie, la Thaïlande manifeste le désir d’assouplir son attitude et cherche, à la fois par un plus large développement de ses relations extérieures et une plus étroite coopération régionale, à préserver quoi qu’il arrive son indépendance et sa sécurité. Mais la compétition entre grandes puissances, fussent-elles uniquement asiatiques, l’affrontement des idéologies et les revendications des minorités ethniques, ne laissent qu’une marge étroite aux initiatives des États secondaires soucieux de sauvegarder leur individualité. Lire la suite
L'auteur, historien (spécialiste des relations internationales) et collaborateur fidèle de notre revue, s'est attaché depuis un an à faire le point et l'historique des relations de l'URSS avec ses voisins d'Asie ou d'Extrême-Orient (Turquie, Iran, Japon). Lire les premières lignes
L'auteur, historien (spécialiste des relations internationales) et collaborateur fidèle de notre revue, s'est attaché depuis un an à faire le point et l'historique des relations de l'URSS avec ses voisins d'Asie ou d'Extrême-Orient (Turquie, Iran, Japon). Son prochain article portera sur les relations de l'URSS avec l'Indonésie et avec le monde malais. Lire les premières lignes
L’accueil de Kossyguine à Téhéran en mars 1970, suivant de peu le voyage de Mohamed Chah aux États-Unis en octobre 1969, le maintien de l’Iran au sein du CENTO, l’appui donné par le gouvernement iranien aux résolutions arabes en faveur du retrait des troupes israéliennes alors qu’il entretient de bonnes relations avec Tel Aviv, les nouveaux accords conclus en mai 1970 avec le Consortium international des pétroles, concrétisent le souci de l’Iran de ne pas s’écarter d’une politique d’équilibre qui lui permet aujourd’hui encore de rester en marge des conflits qui agitent le Proche-Orient. Justifiée par la situation géopolitique du pays, cette attitude a permis à celui-ci, au cours des dernières décennies, malgré occupations étrangères et coups d’État, de demeurer l’un des rares États du Moyen-Orient à sauvegarder son régime monarchique, vieux de vingt-cinq siècles, et de préserver son indépendance. Mais si cet équilibre était jusque-là paradoxalement la conséquence de la vulnérabilité même d’un pays soumis à l’antagonisme de pressions permanentes, il semble devoir prendre, avec les réformes mises en œuvre et la manifestation de forces nouvelles, un aspect dont le rappel d’événements récents permettra de souligner les caractères. Lire la suite
La rapidité et l’ampleur du redressement économique du Japon suscitent à Moscou des sentiments mêlés qui s’expliquent par le caractère assez paradoxal des rapports établis entre les deux pays. N’ayant toujours pas conclu de traité de paix, séparés par des différends idéologiques, politiques et territoriaux alimentant de fréquentes controverses et notes diplomatiques, le Japon et l’U.R.S.S. entretiennent néanmoins, dans une alternance de confiance et de suspicion, des rapports économiques croissants allant jusqu’à la contribution directe de l’une de ces puissances, le Japon, à la mise en valeur des ressources de l’autre. Le lent processus de leur rapprochement avait d’ailleurs été d’une tout autre nature que le prompt établissement après-guerre de liens spéciaux entre le Japon et les États-Unis, soucieux de ne pas perdre toute l’Asie orientale en ajoutant à une Chine devenue ennemie un Japon qui serait demeuré résolument hostile. Lire la suite
Le 12 novembre 1969, le Président de la République turque, M. Cevdet Sunay, arrivait en U.R.S.S. pour un voyage protocolaire de dix jours, qui devait le conduire successivement à Moscou, Leningrad, Kiev, Tiflis et Bakou. Bien que ce fût la première visite d’un chef d’État turc en Union Soviétique, les entretiens prévus avec les dirigeants du Kremlin étaient très limités. Ce fut sur l’insistance des autorités moscovites qu’à la fin de son séjour, M. Sunay eut une entrevue avec M. Brejnev. Le Secrétaire général du parti communiste s’efforça de convaincre son interlocuteur, demeuré sur une certaine réserve, de la volonté du gouvernement soviétique de développer avec la Turquie, sur un pied d’égalité, des relations amicales. Lire la suite
Le 30 janvier 1967, le pape Paul VI recevait longuement M. Nicolas Podgorny, en tant que chef de l’État soviétique. L’événement – c’en était un – ne faisait pas sensation, parce qu’il avait été précédé par la visite au Souverain Pontife de M. Gromyko, ministre russe des Affaires étrangères, le 27 mars 1966, et par la réception, le 7 mars 1963, du gendre et de la fille de Nikita Khrouchtchev par Jean XXIII. De telles rencontres étonnaient moins qu’elles ne l’eussent fait plus tôt parce qu’elles s’inscrivaient dans le processus « d’aggiornamento » de l’Église romaine voulu par le pape et le Concile, et de la détente avec l’Occident recherchée par les successeurs de Staline. À la même époque, des pourparlers étaient engagés, en vue d’accords progressifs, entre la Papauté et plusieurs gouvernements de démocratie populaire. Lire la suite
Le 24 janvier 1969, dans un article d’une demi-page, la Pravda dénonçait de graves déviations à caractère nationaliste dans les républiques baltes, notamment en Lithuanie. D’autre part, au cours des dernières semaines de 1968, un million et demi d’hommes et femmes originaires des pays baltes ont célébré dans le monde, avec leurs organisations, le cinquantenaire de l’indépendance de leurs États respectifs : Lithuanie, Lettonie, Estonie, proclamée après la révolution de 1917, devenue effective entre 1918 et 1920, et qui ne devait durer que le temps d’une génération. Mais si perturbée qu’ait été cette vingtaine d’années, son souvenir n’est pas effacé. Les États baltes ne sont-ils pas les seuls pays européens indépendants de l’entre-deux-guerres qui aient disparu de la carte en tant qu’États indépendants ? Réabsorbés par la Russie, ils ont subi depuis de profondes transformations politiques, économiques, démographiques et sociales, et sur le plan diplomatique, leur situation demeure particulière. Lire la suite
Les regards se dirigent aujourd’hui volontiers vers l’expérience de « désatellisation » que la Roumanie poursuit depuis quelques années avec ses voies propres. Avant d’exposer les phases et les conditions de cette courageuse entreprise d’émancipation, il n’est pas inutile de rappeler à grands traits les principales étapes de l’évolution depuis la fin de la première guerre mondiale de ce pays d’Europe orientale qui a connu les plus grands bouleversements. Lire la suite
Les rapports économiques des démocraties populaires entre elles-mêmes, avec l’U.R.S.S. et le monde occidental, plus étroitement liés aux événements politiques que partout ailleurs en l’absence de véritables débats publics et d’élections démocratiques, ont été notamment affectés depuis 1962 par la nouvelle activité du « Conseil pour l’assistance économique mutuelle » (le Comecon) et par l’attitude plus nuancée de Moscou à l’égard du Marché commun. Privé de pouvoirs à caractère supranational, gêné par la disparité des moyens de paiement et le manque d’unité dans les conceptions économiques des États intéressés, en particulier quant à la notion de prix de revient, le Comecon n’a pas été en mesure de pratiquer pleinement la politique d’intégration économique qu’il avait projetée. Lire la suite
L’Europe occidentale a bougé en 1962. La France a reconnu l’indépendance de l’Algérie et le gaullisme a spectaculairement consolidé ses positions ; l’Italie a commencé l’expérience de l’« ouverture à gauche » ; le gouvernement britannique s’est davantage engagé dans la voie de l’association à l’Europe, et en Allemagne fédérale s’est notablement dégradée l’autorité du vieux chancelier. À l’Est, l’U.R.S.S. a envisagé et partiellement opéré une modification de son organisation économique, confirmé sa politique de déstalinisation, et à l’occasion de l’affaire de Cuba a effectué une prise de position en net retrait sur ses intransigeances antérieures, tandis que s’accentuaient ses divergences avec la Chine populaire et l’Albanie. L’Europe centrale et orientale placée sous obédience soviétique a-t-elle subi, elle aussi, une évolution génératrice de changements dans les rapports entre les États satellites et avec le Kremlin lui-même ? (1) Bien que dans les démocraties populaires plus encore qu’ailleurs, en l’absence de débats ouverts et d’élections véritables, les faits économiques et les événements politiques soient étroitement liés, nous envisagerons séparément ces deux aspects de leur actualité. Lire la suite
Il y a vingt ans avait pris fin en mai la « drôle de guerre ». Le conflit perdait à l’Ouest son caractère équivoque. Quand, cinq ans plus tard, on fit le bilan des ruines et des massacres et que l’on considéra l’état de l’Europe et le tracé des nouvelles frontières, on se demanda si l’on n’aurait pas pu utiliser les quelques mois de guerre inactive pour éviter un déferlement de violences après lequel la paix ne paraissait guère mieux assurée. Des tentatives furent pourtant faites dans ce sens, sur lesquelles des témoignages récents ont apporté des lumières nouvelles. Peut-être n’est-il pas inutile de les évoquer et n’est-il pas impossible d’en tirer des enseignements. Lire la suite
Le voyage de Khrouchtchev en Albanie, à la fin de mai 1959, avait suscité en Occident quelques appréhensions. On pouvait craindre une rentrée brutale de l’U.R.S.S. dans les affaires balkaniques et méditerranéennes. Mais les interventions du chef du gouvernement soviétique, dont il sera question plus loin, n’offrirent rien d’imprévu ni de sensationnel. Il parut évident que l’un des buts du déplacement de Khrouchtchev était de manifester clairement, après ses visites aux autres démocraties populaires, que l’U.R.S.S. continuerait à accorder à l’Albanie une importance allant bien au-delà des ressources du pays. Lire la suite
Depuis l’arrivée des troupes soviétiques en 1944, les deux États riverains de la mer Noire n’ont plus connu l’heure du choix. Leur satellitisme à l’égard de l’U.R.S.S. comporte plus de continuité dans le conformisme que d’enthousiasme dans l’orthodoxie. Si la géographie leur a imposé des attitudes souvent parallèles, leurs réactions intérieures ont été parfois nuancées, en raison de la variété de leur structure sociale et économique et du fait qu’au cours de la deuxième guerre mondiale l’un, la Roumanie, s’était résolument engagé aux côtés du Reich, l’autre, plus slave, se contentant d’une neutralité orientée (1). Ayant pris conscience des frontières qui leur étaient assignées et de la renonciation de l’Occident à leur accorder son soutien, ils furent rapidement convaincus qu’ils allaient seulement passer d’un satellitisme à un autre, le deuxième plus exigeant encore que le premier. Après quelques brèves vicissitudes, ils admirent avec résignation que leur ultime ressource résidait dans l’accommodement. Lire la suite
LORS des événements d’octobre 1956, les dirigeants d’Allemagne orientale avaient affecté une calme assurance. Ce n’était qu’une façade. Sans doute se souvenaient-ils que les émeutes de Berlin du 17 juin 1953, où pour la première fois s’était dissipée la fiction de l’identité organique entre la classe ouvrière et le parti communiste, avaient pu être rapidement réprimées. Avec l’aide des troupes soviétiques et quelques concessions opportunes, le calme et l’ordre socialiste avaient été promptement rétablis. L’avait-on oublié à Budapest et Varsovie ? Mais la révolte hongroise prenait des proportions qui émouvaient le monde entier et pouvait encourager en Allemagne même des récidives ; une sécession polonaise pouvait disloquer le Pacte de Varsovie, couper la voie normale des relations entre la République démocratique et l’U.R.S.S., placer Berlin sous la pression directe de l’Allemagne fédérale. Aussi, dès les premiers remous, pour faire face à d’éventuels mouvements, les « groupes ouvriers de combat » des entreprises avaient-ils été mis en état d’alerte et suivait-on de près l’évolution de la situation. Lire la suite
Se rapporter aux numéros de mai, juin et juillet 1959. Lire les premières lignes
LA question a été maintes fois posée. Pourquoi la Tchécoslovaquie, la plus industrialisée, l’une des plus occidentalisées des démocraties populaires, celle dont la classe moyenne est économiquement et culturellement la plus développée, n’a-t-elle fait entendre chez elle aucun véritable écho des entreprises de dégagement faites par la Pologne et la Hongrie à l’automne 1956 ? Comment est-elle restée ou devenue l’un des plus loyaux, sinon le plus loyal des satellites de l’U.R.S.S. ? Certes les accords de Munich de septembre 1938, consacrant l’abandon par les puissances occidentales de leur alliée tchécoslovaque, l’occupation de Prague par les troupes de Hitler en mars 1939, tolérée sans réaction appréciable, la transformation du pays disloqué en un « Protectorat » véritable régime colonial imposé à un État européen, l’occupation germanique suivie de l’arrivée de troupes soviétiques, avaient pu plonger le pays, comblé d’épreuves, dans une sorte de prostration politique. Un esprit d’accablement s’était effectivement répandu. Lire la suite
La chronique des années 1957 et 1958 est pour la Hongrie chargée d’enseignements. C’est l’histoire de la reprise en main par le « camp socialiste » d’un pays qui s’était cru à l’aube d’une nouvelle libération. Nation ni slave ni chrétienne orthodoxe, aux caractères ethniques exceptionnellement marqués, ayant derrière elle l’expérience de plusieurs siècles de luttes pour la sauvegarde de ses particularités, en contact direct à l’Occident avec des États qui avaient connu la présence soviétique et s’en étaient dégagés, elle semblait être la mieux placée pour tenter et réussir un décrochage. La spontanéité et la vigueur du mouvement insurrectionnel avaient témoigné de l’ardeur de ses vœux et de la fermeté de ses intentions. Lire la suite
L'auteur, qui s’est plus spécialement consacré aux problèmes de l’Europe centrale et orientale, a confié à la RDN une série d’articles qui, après un examen d’ensemble, présenteront successivement la situation actuelle, politique et économique, des démocraties populaires satellites de l’URSS. Celles-ci ont été, au cours des dernières années, le siège de drames sanglants ou obscurs et d’une évolution dont il importe de saisir la portée. Leur situation géographique et leurs possibilités humaines, les enjeux qu’elles représentent et les exemples qu’elles fournissent, leur confèrent une importance qui n’est contestée ni à l’Est ni à l’Ouest. La réunion annoncée de prochaines conférences internationales octroie à cette étude un caractère plus aigu d’actualité, en même temps que s’y trouve posée, dans sa diversité, l’ample et délicate question du satellitisme. Lire les premières lignes
Des raisons multiples, les unes spécifiquement allemandes, d’autres à caractère international, ont, au cours des derniers mois, notablement modifié le cours du réarmement allemand. Celui-ci reste pourtant l’une des bases de l’Organisation atlantique, bien que la structure de cette dernière soit aujourd’hui l’objet de nombreuses discussions. Lire la suite
Ce n’est pas seulement en France, à l’occasion des événements d’Afrique du Nord, que se posent les problèmes d’une reconversion de l’armée. Les discussions au sein de l’Organisation Atlantique à propos de l’efficacité du système de défense existant en sont un suffisant exemple. Dans le cas de la nouvelle armée allemande, la question prend un aspect particulier parce qu’elle s’applique à une armée qui vient à peine de renaître, pour laquelle un calendrier de reconstitution a été minutieusement établi et dont les responsables voient chaque jour, à propos des projets adoptés et déjà mis en application, s’élever des objections dont ils ne contestent pas le bien-fondé. Les puissances occidentales peuvent difficilement se désintéresser d’un état critique qui affecte l’un des partenaires de la coalition atlantique. Lire la suite
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