Auteur : Nadir Adib

Étudiant en Master « Armées, guerres et sécurité dans les sociétés » (Sorbonne Université), rapporteur.

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Cahier - 24-06-2021 - Faire la guerre. Chercher la paix. Ni la guerre, ni la paix. Maîtriser l’entre-deux - p. 73-92

Ni la guerre, ni la paix. Maîtriser l’entre-deux - Benjamin Harding, Nadir Adib, Louis Campagnie, Victor Arnaud, Briac Auclair, Julien Betton, Amélie Chalivet, Laure Duchamp, Pierre-Alexandre Fourré, Guillaume Glaudel, Mehmet Gür Peker, Mandy Martel, Gabin Miguel, Anissa Nabi, Dalla Phibel, Thomas Simon

Dans son Introduction à la stratégie en 1963, le général André Beaufre dresse les conséquences de la dissuasion nucléaire sur la conflictualité. Il écrit que « la grande guerre et la vraie paix seraient mortes ensemble » à la faveur d’une lutte d’intensité plus basse « devenue permanente » (1). Beaufre a vu en son temps un effacement de l’opposition entre guerre et paix. Cela résonne aujourd’hui avec une permanence de l’insécurité face au terrorisme, au risque de prolifération nucléaire et au retour de la compétition entre puissances retenues par l’Actualisation stratégique de 2021. Il s’agit de menaces qui dépassent le cadre de la guerre pour venir caractériser cette zone grise d’entre deux. Le terrorisme combattu à l’étranger garde sa forme endogène « qui risque de progresser encore demain (2) ». La généralisation du recours aux stratégies usant d’une force en deçà de la guerre et au-delà de la paix s’inscrit dans des actions visant civils comme militaires par des actions de coercition, de sabotage ou de subversion. Lire la suite

Cahier - 24-06-2021 - Faire la guerre. Chercher la paix. Ni la guerre, ni la paix. Maîtriser l’entre-deux - p. 93-100

Étude de cas – Tensions avec la Turquie en Méditerranée orientale - Nadir Adib, Louis Campagnie, Laure Duchamp, Guillaume Glaudel, Anissa Nabi

Dans ses vœux aux armées du 21 janvier 2021, la ministre des Armées Florence Parly, parle d’une menace « insidieuse », celle « du durcissement de la compétition entre puissances » qui par « des pratiques, désinhibées, peuvent affecter très concrètement le fonctionnement de notre démocratie, de notre société (102) ». On reconnaît là, entre autres, les stratégies indirectes employées par la Turquie en représailles du soutien français aux Grecs en Méditerranée orientale, mais aussi dans une logique de compétition systémique et narrative. Cet espace au contact de conflits en Libye et en Syrie, mais aussi de conflits gelés comme en Chypre, aujourd’hui fragilisé par les crises migratoires, devient l’enjeu d’une compétition politique entre des États dont certains sont pourtant liés par l’Alliance atlantique. Les manœuvres ambitieuses de la puissance régionale turque sont régulièrement interprétées comme émanant d’une politique « néo-ottomane » (103), l’opposant à la Grèce et donc à l’Union européenne. Bien que possédant la plus longue façade maritime (104), la Turquie se sent lésée face à la Grèce qui jouit d’une plus vaste ZEE en Méditerranée où se trouvent de nombreuses ressources énergétiques à l’intérêt économique évident. Quand bien même les frictions frontalières ont effectivement regagné en intensité dans cette zone en tension, plusieurs facteurs empêchent l’escalade vers un conflit armé. La Turquie reste « un hub eurasiatique incontournable pour la politique régionale états-unienne (105) ». Elle met à la disposition de ses alliés sa base d’Incirlik où sont entreposées des armes nucléaires. Elle continue également à contrôler des détroits parmi les plus stratégiques de la région (Bosphore et Dardanelles). Enfin, elle se différencie des autres membres de l’Alliance atlantique par sa culture musulmane et constitue un verrou migratoire pour l’UE. Lire la suite

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