Un livre bleu japonais
Le Japon représente, en 1958, une puissance fondée sur 90 millions d’habitants, dont les qualités laborieuses sont connues et qui possèdent d’autres vertus : celles que l’on range sous les vocables de l’acceptation, de l’ordre, de la discipline ; sans oublier l’ingéniosité, voire l’esprit d’invention. L’empressement des Japonais à se présenter tels qu’ils souhaitent d’être aperçus par les étrangers relève de la propagande — une forme d’expansion où ils excellent. On n’en veut pour preuve que certain Livre Bleu (nous dirions, et c’est involontaire jeu de mots, un Livre Jaune). Publié à l’automne 1957 par le Gaimuscho (ministère des Affaires étrangères), ce document diplomatique résume la politique extérieure du gouvernement de Tokyo ; il en traduit les aspirations et les revendications, dans un éclairage proprement japonais. C’est un instrument commode pour explorer la situation actuelle du Japon entre les Puissances (1).
Des principes
Faut-il s’étonner qu’en manière d’introduction soient formulés les principes ? Qui ne se réclame aujourd’hui d’une doctrine ? Plan Marshall, doctrine Truman, doctrine Eisenhower ; et ces « cinq principes » asiens, inscrits dans l’accord sino-indien, qui prétendaient inaugurer la coexistence universelle… on en passe.
À son tour, le Japon formule trois articles majeurs. Le premier veut que la diplomatie japonaise utilise l’O.N.U. ; le second que le Japon coopère avec le monde libre ; le troisième qu’il se définisse comme nation « asienne ».
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