Le 11 mai 1960, Adolf Eichmann était enlevé en pleine à Buenos Aires, par un commando du Mossad, les services secrets israéliens. Exfiltré discrètement vers Israël, sa capture a suscité une vive controverse entre Argentins et Israéliens : les premiers considérant que les seconds avaient enfreint le droit international et violé la souveraineté de leur pays.
L’arrestation d’Eichmann et le droit international
D’après les documents officiels jusqu’ici rendus publics, il est possible d’établir avec une certaine précision les étapes qui ont conduit à l’arrestation d’Eichmann ainsi qu’au conflit israélo-argentin qui a provoqué la résolution du 23 juin 1960 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Les Juifs recherchaient Eichmann depuis 15 ans, soit en Europe, soit en terre arabe, soit enfin sur le continent latino-américain. Ce n’est qu’au début de cette année qu’ils trouvèrent la bonne piste qui les conduisit en Argentine, où Eichmann vivait sous une fausse identité. En mai, il était capturé et transféré en Israël. Les services de sécurité israéliens en informèrent le gouvernement le 23 mai ; le jour même, M. Ben Gurion en donna connaissance au Parlement (Knesset) en ces termes (1) :
« Je dois informer le Knesset qu’il y a peu de temps l’un des plus grands criminels de guerre nazis, Adolf Eichmann, responsable avec les dirigeants nazis de ce qu’ils ont appelé « la solution finale de la question juive », c’est-à-dire de l’extermination de 6 millions de juifs en Europe, a été découvert par les services de sécurité d’Israël. »
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