À Chicago, il y a ce qu’on a dit et que tout le monde a entendu, sur l’Afghanistan, la DAMB, la défense intelligente… Il y a surtout ce qu’on n’a pas dit sur le basculement américain vers l’Asie, sur la responsabilité européenne, sur la péremption de l’activité expéditionnaire, sur l’érosion inéluctable du socle des intérêts et des projets communs atlantiques.
Une alliance minimale
A minimal alliance
At Chicago, everything was said and heard about Afghanistan, BMD, smart defence and so on. Nothing was said about the US shift towards Asia, European responsibility regarding time limitations on expeditionary activity, the insidious erosion of the base of common interests and common Atlantic projects.
Lors du Sommet de Lisbonne, l’Alliance avait adopté un concept stratégique qui était censé tracer les lignes directrices de la décennie. Elle avait décidé la réforme en profondeur de l’Alliance, une défense antimissile balistique (DAMB) et la « sécurité coopérative » qui ouvrait un nouveau champ de missions plus adaptées aux circonstances. Dix-huit mois plus tard, la mort de Ben Laden, les révoltes arabes, l’opération en Libye et enfin les crises économiques sont venues affecter ce dispositif. Or, le Sommet de Chicago en mai 2012 a donné une image très lisse de la situation. Pourtant, l’absence d’aspérité ne doit pas faire illusion : l’Alliance est traversée de débats et Chicago les a reflétés.
Pour les saisir, il faut passer en revue ce que Chicago a dit et surtout ce qu’il n’a pas dit. Les silences sont aussi significatifs que les affirmations.
Ce qu’a dit le Sommet de Chicago
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