L’expérience du théâtre afghan a rappelé que les processus d’échange mis en place entre les nations étaient trop rigides pour servir la conduite des opérations. Depuis longtemps, l’Otan recherche une intégration plus profonde et « en temps réel » du renseignement. L’auteur analyse les évolutions en cours et souligne leurs conséquences sur la nécessaire fonction « connaissance et anticipation » exposée par le Livre blanc.
Les mutations génétiques du renseignement dans l’Otan
Genetic mutation of intelligence within NATO
Experience in the Afghan theatre demonstrated that the procedures set up for exchange of information between nations were too rigid for effective operational use. Yet NATO has long sought deeper real-time integration on intelligence. The author analyses current developments and highlights their consequences on the knowledge and anticipation essential function of the Livre blanc.
Intelligence and information (I2) are the fire and maneuver of the 21st Century (1)
Major General Michael T. Flynn
Le développement de la connaissance et des capacités d’anticipation est notre première ligne de défense (2), affirme le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008. Ce constat, les pays membres de l’Alliance atlantique semblent le partager. Cependant, si l’ensemble des pays s’accorde sur une nécessaire mutualisation des outils d’informations, la réalisation d’une telle ambition collective reste délicate à mettre en œuvre, car elle pourrait compromettre ce que certains considèrent comme un trésor national, le renseignement. Alors que le souci de confidentialité des services nationaux a historiquement contraint l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord à abandonner très tôt l’idée de créer un organe intégré de renseignement (3), l’Otan serait-elle, par des moyens détournés, en train de réussir le pari de l’intégration multinationale du renseignement militaire, domaine souverain par excellence, sur lequel les nations ont toujours veillé jalousement ?
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