L’insoluble question de Chypre
Parmi les grands problèmes de politique internationale, celui des deux Vietnam domine, de loin, l’actualité. On oublie ainsi qu’il existe la question des deux Allemagne, celle des deux Corée, celle de la survivance de l’État d’Israël au milieu de ses adversaires arabes, délicats problèmes de coexistence en cette après-guerre troublée.
De même, depuis le Noël rouge de 1963, l’opinion mondiale en est arrivée à ne s’intéresser que médiocrement à l’imbroglio cypriote où, sur un même territoire, une minorité turque doit coexister avec un élément grec quatre fois plus important.
En fait, l’île où, suivant l’antique légende, Vénus naquit, à Paphos, de l’écume des vagues ne présente qu’une superficie de 9 360 km2, soit un peu plus que celle de la Corse, ce qui en Méditerranée la situe au troisième rang après la Sicile et la Sardaigne. Sa population, qui totalise un peu plus de 600 000 habitants — sensiblement moins que le Liban — comprend une minorité de Turcs musulmans représentant quelque 19 % du total des habitants.
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