L’Éthiopie millénaire à la veille du référendum
La visite officielle — la première d’un chef de l’État français — que rendait, du 27 au 29 août 1966 à Addis Abeba le Général de Gaulle, braquait pour un instant les projecteurs de l’actualité sur un pays traditionnellement ami, mais assez mal connu. Par ailleurs, l’étape précédente effectuée à Djibouti, qui devait déclencher de sanglants incidents et, par là-même, remettre en cause le statut de territoire d’outre-mer de la Côte Française des Somalis (C.F.S.), rendait particulièrement aigu le problème latent et essentiellement politique, de l’éventuelle succession de la France en C.F.S. Ce problème s’ajoute, pour l’Éthiopie, à ceux non moins cruciaux pour elle de son développement économique et du maintien de son intégrité territoriale face aux revendications de la jeune et turbulente république de Somalie, sa voisine.
Tels sont les trois principaux problèmes qu’une étude, même succincte, de l’Éthiopie actuelle conduit à examiner. Ils se révèlent très délicats à résoudre, en dépit de l’incontestable expérience et de l’audience internationale que le Négus a su s’acquérir en quelque trente-cinq ans de règne, car l’Éthiopie, de par son histoire plusieurs fois millénaire, présente aujourd’hui encore nombre de caractères particuliers, directement hérités du moyen-âge, qui en font un État très original dans cette « corne de l’Afrique », lieu par excellence de tensions aussi bien politiques qu’ethniques et même religieuses…
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