À travers les livres - Le pouvoir et la peur en URSS
À quelques semaines d’intervalle, deux écrivains connus par leurs nombreuses études sur le monde communiste viennent de publier des ouvrages dont l’objet est différent, mais qui se complètent particulièrement bien pour donner une vue précise de la conquête et de l’exercice du pouvoir dans les pays de l’Europe orientale.
Le premier, Pierre Ferrand de Villemarest, dans La marche au pouvoir en URSS (Fayard, 1969), fait un récit très détaillé et très circonstancié des intrigues qui ont conduit Staline, Khrouchtchev et plus récemment Brejnev au poste de responsabilité le plus élevé de leur pays et des Nations satellites qui l’entourent ont été [Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique] *. Le second, François Fejtö, complétant un ouvrage paru en 1952 peu avant la mort de Staline et le rééditant, publie une Histoire des démocraties populaires (Seuil, deux tomes, 1969), depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à ces derniers mois.
Les deux auteurs sont assez connus du public pour qu’il suffise ici de souligner leur prise de position politique, opposée au communisme soviétique, dont François Fejtö, historien d’origine hongroise, a une connaissance approfondie. Il s’agit donc d’œuvres « engagées » ; le lecteur ne sera pas surpris de n’y point trouver de bienveillance envers les dirigeants de Moscou ; mais toute opinion est digne d’attention lorsqu’elle s’appuie sur des faits et demeure, autant que cela est possible, dans des questions d’une immédiate actualité, objective et sincère.
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