La guerre biologique est-elle pour demain ?
Dans le cadre de la conférence de Genève sur le désarmement, un accord international est en cours de ratification interdisant l’utilisation et la fabrication des armes bactériologiques. La France qui, on le sait, boude ces conversations, a pris de son côté, par un vote de son Parlement, des dispositions d’interdit sensiblement identiques. Doit-on répondre dans ce cas par la négative à la question que posait Robin Clarke en 1968 et qu’il maintient aujourd’hui dans la traduction française de son titre ? Les bonnes intentions, même lorsqu’elles sont confirmées par de solennelles signatures, ne résistent guère aux exigences des situations conflictuelles. Aussi était-il bon que fut établi le catalogue complet, avec recettes et modes d’emploi, de l’arsenal chimique et biologique non point pour nous permettre le choix de l’arme la plus « humaine » ou la plus perfide mais pour nous faire saisir l’ampleur du danger qu’elle représente et pour, éventuellement, la conjurer.
Neutraliser sans l’anéantir une population, civile de préférence, dont une moitié serait immobilisée au chevet de l’autre, faire d’un pays sain un « lazaret » de fin du monde, tel serait le but idéal. L’on nous dit aussi, il est vrai, que la propagation délibérée des épidémies n’est pas si facile et que l’on a trouvé depuis longtemps les moyens de les juguler. Mais si l’on peut imaginer une protection polyvalente pour l’homme, est-il possible de concevoir un tel vaccin pour les arbres, les plantes vivrières et les troupeaux ?
Aussi, est-ce peut-être de faim que périront les victimes de la prochaine guerre à moins que l’atome, bien sûr, ne les ait vitrifiées.
Robin Clarke dans sa conclusion se tourne vers les hommes de science sans lesquels rien dans ce domaine n’a pu être fait et ne sera fait. Ils ne peuvent accepter leur coopération à l’« apocalypse microbienne » sans en assumer la totale responsabilité.
Ce livre, traduit à l’heure de l’écologie, est d’une opportunité singulière. D’une lecture facile, il doit être lu par tous ceux qu’intéressent la pérennité de notre espèce et la sauvegarde de son environnement. ♦