Défense à travers la presse
Jusqu’à présent la détente entre Washington et Moscou était le fruit de savants marchandages sur les armements. Mais voici que les progrès techniques rendent la tâche pratiquement impossible, sauf à les mettre en réserve. Voici que les dissidents dénoncent l’hypocrisie des engagements pris par l’Union soviétique et veulent que l’Amérique et l’Europe se rangent à leurs côtés dans le combat qu’ils mènent. Tout cela bouscule les dossiers patiemment élaborés et la nouvelle administration américaine serait assez encline à penser que certains risques deviennent préférables à d’illusoires garanties. C’est du moins ce que croit déceler la presse de ces dernières semaines.
Ainsi, pour André Fontaine du Monde (20 février) le fait nouveau est que le président Jimmy Carter a substitué à l’arrogance du pouvoir le souci de la morale :
« M. Carter n’ambitionne rien de moins que de faire rentrer dans sa bouteille » le spectre de l’atome. Il a choisi, pour conduire les négociations avec les Soviétiques, un idéaliste notoire, M. Warnke, jadis conseiller de McGoven, le candidat le plus à gauche qui se soit jamais présenté à la Maison Blanche. M. Warnke est l’auteur d’un livre dans lequel il compare les deux super-puissances à des singes inconscients enfermés dans ce qu’on appelait autrefois, dans les prisons, un écureuil : une cage circulaire que les détenus font tourner autour d’un axe en gravissant les marches. Il préconisait, pour stopper ce mouvement sans fin, des initiatives unilatérales de désarmement des États-Unis, assurant que l’URSS suivrait tout aussi automatiquement la désescalade qu’elle avait suivi l’escalade ».
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