Outre-mer - L'estuaire du Congo - L'OPA diplomatique de l'Arabie Saoudite sur l'Afrique orientale pour isoler l'Éthiopie révolutionnaire
À côté de ceux des secteurs africains (confins éthio-somaliens, le Sahara occidental et l’Afrique australe) où les affrontements sont visibles et répercutent leurs ondes de choc sur toute la surface du continent, d’autres régions connaissent des tensions plus discrètes qui, si elles devaient s’accentuer, auraient des répercussions aussi générales. Elles ont presque toujours pour origine les anciennes rivalités coloniales qui ont laissé sur le terrain des traces que, depuis la décolonisation, l’exaltation artificielle des nationalismes et la crainte de déclencher un réveil du tribalisme par une remise en cause des frontières héritées des puissances européennes ne permettent pas d’effacer. Parmi ces régions, l’estuaire du Congo connaît un regain d’intérêt depuis l’indépendance de l’Angola.
L’estuaire du Congo est navigable jusqu’à Matadi, port zaïrois où parviennent les navires de haute mer à quelque 200 km de l’océan. Sa rive gauche est en grande partie angolaise, la rive droite zaïroise. Un chemin de fer relie Matadi à Kinshasa, tête de ligne de la navigation proprement dite sur le fleuve Congo et ses tributaires : cette navigation profite à la République du Congo et au Zaïre dont le réseau ferroviaire ne vient encore que pallier les insuffisances du réseau fluvial. À quelques dizaines de kilomètres de l’estuaire, sur la rive droite du fleuve, commence le Cabinda, partie du territoire national angolais dont la surface s’insère entre la République du Congo et le Zaïre, s’étendant jusqu’à proximité de Pointe Noire ; le port maritime congolais est relié à Brazzaville par le Congo-Océan dont une bretelle absorbe les exportations gabonaises de manganèse et l’autre écoule les transports fluviaux du Congo, de la RCA (République centrafricaine), voire du Tchad. Le rôle joué par le fleuve Congo et le port de Pointe Noire dans les communications maritimes de quatre États de l’Afrique centrale demeure essentiel tant que le Gabon n’aura pas construit le chemin de fer transgabonais et tant que les transports camerounais ne seront pas capables d’absorber les trafics extérieurs du Tchad et de la RCA.
Il reste 89 % de l'article à lire
Plan de l'article