Faits et dires
* Au mois de mai. lors de l’Assemblée spéciale des Nations unies sur le désarmement, la France soumettra un plan d’ensemble, adapté à la situation et ne visant pas un désarmement général et complet. Le président Giscard d’Estaing en a révélé les grandes lignes lors du conseil des ministres du 25 janvier. Les trois propositions essentielles ont trait à la création d’un forum remplaçant le comité de désarmement de Genève ; la mise sur pied d’une agence mondiale de satellites de contrôle et d’un fonds spécial de taxation du surarmement. En outre, la France souhaite la réunion d’une conférence européenne du désarmement qui aurait compétence de l’Atlantique à l’Oural.
* Les États-Unis jugent le plan français de désarmement nouveau et intéressant. Nous nous félicitons de cet indice important d’une volonté de la France de jouer un rôle actif dans les efforts de désarmement.
M. Holding Carter, porte-parole
du Département d’État, le 26 janvier 1978
* Dans dix ou quinze ans, une des composantes (de notre force de dissuasion) ne pourra plus être conservée en activité. Je veux parler des bombardiers en raison des mesures de protection qui auront été prises par l’adversaire. La question est de savoir si nous pourrons limiter notre défense aux deux éléments maintenus : les sous-marins lanceurs et les missiles fixes, ou si nous devons mettre au point une protection supplémentaire. Nous avons engagé des études et nous aurons la réponse avant la fin de l’année. Nous aurons alors à prendre notre décision.
Le président Giscard d’Estaing
à la télévision américaine NBC, le 5 janvier 1978
* Au cours du conseil des ministres du 25 janvier à l’Élysée, le ministre de la Défense. M. Yvon Bourges, a indiqué que le développement prévu des moyens nucléaires, armes et lanceurs, dans la décennie à venir se traduirait par un accroissement très significatif de nos capacités. Cela garantit la crédibilité quantitative et qualitative de notre dissuasion eu égard à l’enjeu que représente la France et compte tenu de l’évolution prévisible des moyens d’attaque et de défense dans le monde.
Communiqué de l’Élysée, le 25 janvier 1978
* Le but à court terme des États-Unis est de s’assurer que les forces de l’Otan ne pourraient pas être submergées dans les premières semaines d’une guerre éclair. Lorsque nous aurons atteint ce but nous étudierons si l’Otan a besoin d’une aide militaire supplémentaire pour pouvoir combattre au moins aussi longtemps que les forces du Pacte de Varsovie.
Document du secrétariat américain à la Défense,
en date du 3 janvier 1978 révélé le 22 janvier 1978 par le New York Times.
* Le général Alexander Haig, commandant suprême des forces alliées en Europe, estime que l’Otan devrait avoir des moyens militaires régionaux capables d’être utilisés de façon dissuasive pour empêcher que des différends dans les pays du Tiers-Monde ne dégénèrent en conflit majeur. Par ailleurs le général Haig est favorable au déploiement de la bombe à neutrons en Europe occidentale : la crédibilité de la dissuasion s’en trouverait renforcée.
Dans une interview à Newsweek
rapportée par Le Monde du 4 janvier 1978
* L’introduction de la bombe à neutrons dans l’armement de l’Otan serait considérée par l’Union soviétique comme une provocation et serait préjudiciable à la détente internationale. Telle est la mise en garde adressée par le président Leonid Brejnev à plusieurs pays de l’Otan, dans une lettre datant du début janvier.
Le Quotidien de Paris, 24 janvier 1978
* Selon des techniciens des services français de renseignement, les Soviétiques ne disposeraient pas, à l’heure actuelle, de la bombe à neutrons. Les spécialistes français doutent de la capacité présente des Soviétiques de concevoir et à plus forte raison de produire une telle arme qui est très miniaturisée et dont les effets sont volontairement localisés : autant de caractéristiques que les savants soviétiques n’ont pas spécialement cherché à maîtriser ou à développer durant leurs travaux de mise au point de leur arsenal nucléaire.
Le Monde, le 26 janvier 1978
* Henry Kissinger estime que les États-Unis ne maintiendraient pas leurs contingents militaires en Europe pour défendre des gouvernements auxquels participeraient des communistes. Dans une telle éventualité, l’Otan ne serait plus qu’une alliance germano-américaine.
Interview à la télévision britannique,
le 15 janvier 1978, Reuters.
* La marine américaine a réussi le 4 janvier le premier tir d’un missile de croisière Tomahawk à partir d’un sous-marin en plongée. L’essai s’est effectué au large de la Californie. 25 essais en surface ont déjà eu lieu au cours desquels la marine n’a enregistré que deux échecs complets.
Communiqué du Pentagone, le 5 janvier 1978
* Selon l’Observer ce ne serait ni un cruise missile ni une fusée de nature militaire que l’Allemagne occidentale expérimenterait au Zaïre (cf. « Faits et dires » in Défense Nationale du mois de février). Cette fusée « Otrag », conçue par l’ingénieur Lutz Thilo Kayser, intéresserait la Chine populaire car elle permettrait aux pays du Tiers-Monde de mettre à bon marché sur orbite des satellites de communication.
Observer du 5 février 1978
* Un nouveau modèle de canon antiaérien, semblable au ZSU-23 soviétique, est en cours de développement en Grande-Bretagne. Associée à un radar et pouvant être utilisée conjointement avec des missiles, cette arme a été mise à l’étude à la suite des résultats impressionnants obtenus par les ZSU-23 en service dans les armées égyptiennes et syriennes pendant la guerre d’octobre 1973.
Défense et diplomatie du 19 janvier 1978
* Un point d’histoire est révélé par le magazine américain Science qui affirme que le Japon a essayé de fabriquer sa propre bombe atomique au cours de la dernière guerre. Les recherches se poursuivaient sous la direction de Yoshio Nishina, un savant mort en 1951. Le programme n’a pu être mené à bonne fin à cause des raids aériens américains et du manque de coordination dans la réalisation du projet.
Le Monde, 10 janvier 1978