Défense à travers la presse
Une bonne partie de la fin de l’année 1984 fut encombrée par la controverse, voire la polémique, sur le retrait libyen du Tchad, mais à aucun moment les considérations proprement militaires n’eurent la préférence de nos confrères. De ce fait le lecteur n’aura pas eu droit à une analyse d’ensemble sur le bilan de l’opération Manta (1983-1984). La tâche accomplie par l’Armée a moins compté que les aléas diplomatiques qui ont abondé dans la phase finale. Nul n’a sans doute cherché à l’escamoter, mais force est de constater qu’elle a été bel et bien rejetée dans l’ombre.
Pour des raisons inverses, la querelle sur les euromissiles américains n’étant plus de mise, le Conseil Atlantique du mois de décembre 1984 n’a guère eu d’écho. Dans l’ensemble les journaux ont mis l’accent sur la référence à la nécessité d’une reprise du dialogue avec Moscou. Pour illusoire que puisse être le concept, l’opinion préfère qu’on lui parle de détente. Certains pays comptent même sur elle pour ne pas avoir à appliquer la double résolution de l’Otan de 1979. C’est le point qu’a relevé le quotidien Les Échos, le 14 décembre 1984 :
« George Shultz [secrétaire d’État des États-Unis] demande à la Belgique et aux Pays-Bas de ne plus traîner les pieds dans le déploiement prévu sur leurs territoires de 48 missiles de croisière appartenant au nouvel arsenal de portée intermédiaire de l’Otan. Et il ajoute, alors qu’il n’est pas du tout sûr que sa persuasion va payer, que la mise en application par La Haye et Bruxelles du plan prévu renforcerait sa position à Genève, ce qui laisse entendre a contrario que tout nouveau retard dans le déploiement l’affaiblirait. Or, il reste en Belgique et aux Pays-Bas des forces politiques importantes qui continuent de lier le déploiement des euromissiles à un éventuel échec des conversations américano-soviétiques qui n’ont pas encore commencé, autrement dit qui attendent pour voir. Cette attitude est encouragée par les grandes ambiguïtés autour de la stratégie américaine de défense spatiale. »
Il reste 85 % de l'article à lire