Faits et dires
* Pourparlers soviéto-américains : L’accord sera possible si les parties sont convaincues qu’en matière de survie ou de destruction elles partagent le même risque. Le dialogue sera honnête s’il tient compte des exigences légitimes et des intérêts réels de chacun. La sécurité de tous, conçue encore aujourd’hui comme l’équilibre des forces, pourra être obtenue au niveau d’armement le plus bas si l’on accepte des systèmes efficaces de contrôle. Mais tout sera fragile et précaire si une nouvelle philosophie des rapports internationaux n’est pas acceptée, en renonçant aux intérêts égoïstes ou idéologiques qui alimentent les tensions, les haines, les subversions et en consacrant les énergies et les ressources devenues disponibles grâce au désarmement aux grandes causes de notre temps : la lutte contre la faim, la promotion de l’homme, le développement des peuples.
SS Jean-Paul II, le 1er janvier 1985
* L’initiative de défense stratégique (IDS) américaine vise ni plus ni moins qu’à remplacer le concept de destruction mutuelle assurée, fondement actuel de la dissuasion nucléaire, par celui de survie mutuelle assurée. Notre objectif est de parvenir à l’élimination des armes offensives.
Caspar Weinberger (secrétaire à la Défense),
le 19 décembre 1984 à Washington
* Il faut entreprendre ces recherches (sur l’IDS) pour des raisons d’équilibre. Si le résultat des recherches était tel que l’on décidait de passer à la production et au déploiement, cela devrait faire l’objet de négociations.
Mme Thatcher, le 22 décembre 1984, à Washington
* L’Union soviétique n’a jamais été et ne sera jamais disposée à prendre l’initiative d’une nouvelle étape dans la course aux armements. Il n’y a pas de types d’armements qu’elle n’accepterait pas de voir limités et en fin de compte bannis, en accord avec les autres États sur une base de réciprocité.
M. Gorbatchev, à Londres, le 16 décembre 1984
* Les tensions s’aggravent et des millions d’êtres humains meurent de faim. Tout est lié. Je souhaite que le dialogue Est-Ouest laisse enfin le champ libre au dialogue Nord-Sud. C’est le seul dialogue de l’espoir.
Président Mitterrand, le 31 décembre 1984
* La France a passé des accords de défense avec certains pays d’Afrique : ces accords sont et seront intégralement et immédiatement respectés. Aucune agression ne sera tolérée. La France continuera d’apporter son soutien, y compris son soutien militaire, lorsque le contrat l’exige, mais aussi en d’autres circonstances.
Président Mitterrand, le 11 décembre 1984, à Bujumbura
* Il faut savoir que toute agression, qu’elle soit chimique ou non chimique, peut attirer une réponse nucléaire, la menace nucléaire étant destinée à manifester notre détermination à aller jusqu’au bout.
Général Jeannou Lacaze, le 15 décembre 1984, au Figaro-magazine
* La sécurité que nous recherchons pour nous-mêmes n’est pas une sécurité assurée aux dépens de l’Union soviétique ou de quelque autre pays. Aucune de nos armes ne sera jamais utilisée autrement que pour répondre à une agression.
Communiqué du Conseil atlantique, le 14 décembre 1984 à Bruxelles
* Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), lors de son 30e congrès le 16 décembre 1984, a voté le maintien de l’Espagne au sein de l’Alliance atlantique, par 412 voix contre 128. Pour le Premier ministre, M. Felipe Gonzalez, « l’Espagne veut désormais rompre son isolement et se joindre aux pays démocratiques pour participer à la sécurité collective de l’Europe. »
* Les ministres des Affaires étrangères du Pacte de Varsovie se félicitent de l’accord intervenu entre l’Union soviétique et les États-Unis « pour engager des négociations sur l’ensemble des problèmes concernant les armes nucléaires et spatiales. Il s’agit de renforcer la stabilité stratégique, d’empêcher la militarisation de l’espace et de réduire les armements nucléaires, qu’ils soient stratégiques ou de portée intermédiaire ».
Le 4 décembre 1984 à Berlin-Est
* Les États-Unis ont clairement fait savoir aux dirigeants soviétiques que la présence des forces d’occupation soviétiques en Afghanistan constitue un sérieux obstacle à l’amélioration des relations avec l’URSS.
Communiqué de la Maison-Blanche, le 26 décembre 1984