Institutions internationales - Le COMECON veut échapper à l’asphyxie – Union politique, fédération, confédération
À Sofia, début janvier 1990, si le COMECON (Conseil d'assistance économique mutuelle) n’a pas éclaté comme pouvait le laisser envisager le coup de semonce lancé par la Tchécoslovaquie menaçant de quitter l’organisation, il lui a bien fallu prendre en compte le bilan des économies sinistrées qu’il regroupe depuis 40 ans. À l’automne 1985, Moscou avait tenté de trouver une parade en ouvrant les sociétés du COMECON à la participation étrangère. Celle-ci pouvait atteindre 49 % du capital des firmes et se concrétiser sous forme de brevets technologiques, de savoir-faire ou de devises. Les résultats ne furent pas à la hauteur des attentes ; les investisseurs étaient devenus fort prudents et si naguère encore les banquiers approuvaient sans trop les consulter les dossiers concernant l’Union soviétique, ils font désormais preuve d’infiniment de vigilance.
Cette circonspection au chevet du malade n’était pas de nature à lui apporter les remèdes espérés. La situation ne pouvait donc que stagner, voire empirer. Les craquements politiques de l’automne 1989 ont fait apparaître le mal dans toute son ampleur et il n’était plus possible de tergiverser. Le jour même de l’ouverture de la conférence, le 9 janvier 1990, la Pravda considérait que le passage progressif vers la convertibilité des monnaies nationales devait permettre de mieux participer aux échanges économiques internationaux.
Certes, le fait pour le COMECON de ne pas disposer d’une monnaie d’échange mais seulement d’une unité fictive, le rouble, transférable mais inconvertible, a systématiquement poussé l’organisation à l’autarcie. N’était-ce pas ce que souhaitait d’ailleurs Moscou, qui cherchait à intégrer à son profit les économies des pays membres en imposant une sorte de complémentarité des plans élaborés par eux ? Tous les 5 ans s’établissait ainsi une véritable coordination de la production et des échanges. L’Union soviétique obtenait de la sorte de ses partenaires ce qu’elle négligeait de produire, mais ceux-ci n’avaient pas d’autre issue que d’acheter ensuite à l’URSS. Depuis 1965, on tenta d’instaurer un multilatéralisme des paiements, ce fut un échec. Dans ces conditions, nul ne pouvait escompter un développement notable de son économie, d’autant que les décisions étaient prises selon des critères de spécialisation et non de rendement. On parvint donc à ce résultat surprenant que ces pays, disposant d’un tiers des richesses de la planète, n’avaient entre eux que des échanges ne dépassant pas 4 % du commerce mondial.
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