Revue des revues
• « La réforme militaire soviétique ». Depuis la fin de l’année 1988, la réflexion est ouverte en Union soviétique sur la réorganisation des forces armées, dans le cadre de la nouvelle pensée stratégique de suffisance défensive. Un débat oppose à ce sujet le haut commandement et les députés du Comité de la défense du Soviet suprême, dont le sous-comité « forces armées » a diffusé en avril 1990 un premier projet de réforme. Celui-ci, commenté par Suzanne Crow dans le numéro de juin de Jane’s Soviet Intelligence Review, vise à constituer une armée réduite en nombre, mais de meilleure qualité, à base de volontaires. Les arguments invoqués à l’appui de cette solution sont ceux de la diminution des pertes en cas de conflit (sic), du renforcement de la discipline, de l’allégement des problèmes sociaux, du climat de détente internationale et de la technicité croissante des armements.
Selon le général Yermakov, spécialiste de la finance, le coût d’une armée professionnelle de 2,5 millions d’hommes serait égal à celui de l’armée mixte actuelle de 3,99 M de soldats. Le général Makarevskyi estime pour sa part qu’en payant un sergent 3 000 roubles par an, le surcoût budgétaire serait de 6 milliards de roubles, que l’on pourrait économiser sur les fabrications d’armement, ainsi qu’en réduisant l’aide militaire extérieure et les effectifs (en particulier les 200 académies militaires).
Plusieurs formules sont proposées pour passer d’un système à l’autre. L’économiste Yudin suggère de réduire peu à peu la conscription pendant 10 à 15 ans. Le général Makarevskyi souhaite conserver des conscrits dans les unités non techniques, et offrir des contrats d’engagement de 4 à 8 ans dans les autres unités. Selon V. Lopatin, les servants de fusées stratégiques, les aéroportés, les marins et les aviateurs sont à professionnaliser en premier. Une autre variante consisterait à porter de 35 à 50 % la proportion des militaires professionnels.
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