Institutions internationales - Le droit des minorités nationales
Les événements de cet été, en Yougoslavie, dans les pays Baltes puis en Union soviétique, appellent plus la réflexion que la chronique. Pour être claire, celle-ci devrait s’étirer en longueur, mieux vaut donc en retenir les leçons plutôt que d’en rapporter les circonstances aux multiples rebonds.
Non seulement le monde occidental n’a plus d’unité spirituelle comme c’était le cas avant la Réforme, mais sa diplomatie oscille, au gré des situations, selon des références contraires. À l’ONU, il n’est question que d’assurer le maintien du statu quo entre les États qui la composent, mais bien des dirigeants optent ouvertement pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’où des comportements parfois sinueux. L’influence des médias opère de telle sorte que les diplomates ressentent la nécessité de partager l’émotivité de l’opinion publique. À la froide analyse se substituent ainsi des réactions affectives.
Les institutions internationales, chargées d’harmoniser les rapports entre leurs membres, s’en trouvent déchirées et frappées d’impuissance. Il est vrai qu’elles ont à gérer un monde qui leur échappe bien qu’elles l’aient souvent forgé. Quand, en 1919 et en 1945, on convint de remanier la carte de l’Europe, on le fit non pas selon l’idée classique de l’équilibre, mais d’après le principe des nationalités et en prenant soin de ne pas mécontenter les puissances du moment. On entendait fonder la paix comme une œuvre de justice et non selon les principes politiques. Il s’est ensuivi toute une série de contradictions qui éclatent maintenant, non seulement dans les faits mais encore dans les débats au sein des institutions comme la Communauté européenne ou la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE).
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