Cet article publié dans la revue en 1952 a conservé toute sa pertinence et illustre le fait que le renoncement à un type d’armement majeur est désormais irréversible et signifie un abandon de facto d’une certaine forme de liberté d’action tactique.
Vers le char puissant
Towards the Powerful Tank (1952)
This article, published in the 1952 review, has conserved all of its relevance and illustrates the fact that the renouncement of one type of major armament is now irreversible and signifies a de facto abandonment of the liberty of tactical action.
La lutte des chars contre chars sera courte… Les plus puissants et les mieux protégés mettront rapidement hors de combat une grande partie de leurs adversaires et provoqueront la fuite des autres.
Général Estienne - 1919
Certains pays de l’Otan ont définitivement renoncé au char lourd, cachant une incapacité budgétaire à maintenir une telle composante dans leurs arsenaux derrière un paravent soi-disant d’une meilleure efficacité tactique dans le combat asymétrique. Pour l’US Army ou Tsahal, bien au contraire, le char lourd reste indispensable en opérations, tout particulièrement pour le combat en zone urbaine. Le débat, toujours d’actualité, est loin d’être nouveau et montre bien que, derrière des choix d’équipements, ce sont aussi des orientations capacitaires essentielles qui sont faites. *
Vivement attaqué dès 1945 par les prophètes de la guerre « presse bouton », le char connaît actuellement un regain de faveur. Bien entendu, les partisans des chars légers ou « allégés » s’opposent aux partisans des chars moyens et lourds. La querelle n’est pas neuve. Après la guerre 1914-1918, on voulut, un jour, consacrer des crédits à la fabrication d’AMR de 5 tonnes au lieu de lancer une présérie de chars moyens. Le général Estienne consulté, répondit avec sa brutalité légendaire Zéro x n = Zéro. Aujourd’hui encore, on entend souvent dire que la 4 CV Renault est préférable aux voitures de grande puissance que l’on ne peut pas s’offrir.
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