Le dialogue entre un responsable israélien et un représentant officiel de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) arrive à un moment crucial de l’histoire tourmentée des relations entre l’État hébreu et l’organisation palestinienne. Le débat oppose deux personnalités marquantes qui ont joué un rôle discret mais efficace dans le processus de négociations. Du côté israélien, Zvi Elpeleg, immigré en Pologne à l’âge de huit ans, issu d’une famille modeste, ancien gouverneur militaire dans les territoires occupés, membre de l’exécutif au comité central du Parti travailliste au pouvoir et auteur de recherches universitaires (il a publié une monumentale biographie de El Husseini, fondateur et premier chef du mouvement national palestinien). Du côté palestinien, Ibrahim Souss, délégué général de la Palestine et représentant de l’OLP en France jusqu’à l’automne 1993, issu d’une famille aisée, écrivain, pianiste, poète et pétri de culture occidentale (il vient de publier son 3^e recueil de poèmes en France).

Le débat, souvent passionné mais toujours mesuré, aborde de nombreux aspects du problème israélo-palestinien : controverse sur l’appartenance d’une terre tant convoitée, affrontements, occupation par Israël de territoires pour garantir sa sécurité et donc sa survie, résistance palestinienne, implications de la guerre du Golfe, contacts secrets et compromis historique qui devraient modifier le paysage politique du Proche-Orient…

Toutefois, le lecteur averti regrettera que la question de Jérusalem n’ait pas été développée. Le sort de cette ville symbole de trois religions monothéistes (juive, musulmane et chrétienne) ne pourra en effet être réglé que dans des négociations séparées. Malgré cette omission, l’ouvrage préfacé par le journaliste et ancien ambassadeur Éric Rouleau présente un intérêt évident en raison de la dynamique de paix qui essaie de se mettre en place dans cette région particulièrement chaude du globe. ♦