Par la loi martiale de septembre 1972 le Président Marcos a sauvé son pays de l'anarchie dans laquelle il était en train de sombrer. L'ordre rétabli, l'économie philippine a connu une nouvelle relance et la confiance a été rendue aux investisseurs et aux touristes étrangers. Le Président Marcos a par ailleurs adopté une politique étrangère réaliste à l'égard du gouvernement de Pékin qu'il a reconnu. Mais de graves problèmes demeurent : la lenteur d'évolution des structures sociales et l'inégalité chaînante des positions acquises, la rébellion musulmane qui ne s'apaise pas au sud, la stagnation de la réforme agraire alors que la démographie galope. Tant reste à faire d'autorité qu'un retour à une pratique constitutionnelle normale semble un objectif éloigné.
L'enjeu que revêt cet ensemble d’îles vient d'une part du rôle important qu'elles jouent dans la stratégie des États-Unis après l'échec américain au Vietnam, et d'autre part de l'avenir économique auquel elles sont normalement promises dans le Pacifique de l'an 2000 et qui retient notamment toute l'attention du Japon. L'auteur, envoyé spécial permanent du Figaro en Extrême-Orient, a eu souvent l'occasion de visiter les Philippines et connaît bien leurs problèmes.