André Desilles, un officier dans la tourmente révolutionnaire
Désilles est ce lieutenant qui fut mortellement blessé à Nancy, le 31 août 1790, en s’interposant entre les troupes du marquis de Bouillé et les hommes de son propre régiment alors mutiné. Geste héroïque, généreux dont les hommes politiques et les auteurs de la Révolution s’emparèrent. Une pièce de théâtre consacrée à Désilles s’intitule d’ailleurs « Le Nouveau d’Assas ».
Puis Désilles fut oublié ; seule une porte à Nancy, à l’extrémité de la place Carnot en conserve le souvenir. Né à Saint-Malo le 11 mars 1767, lieutenant au régiment du roi d’infanterie en 1790, il assiste impuissant à la mutinerie provoquée par les décisions de l’Assemblée nationale et ne peut que tenter un geste désespéré pour éviter l’effusion de sang. Il meurt à Nancy le 17 octobre 1790.
Dans son ouvrage, l’auteur, après avoir décrit le contexte militaire, insiste sur la journée du 31 août, la fin de Désilles et l’exploitation qui fut faite de sa mort. L’abondance des sources et leur qualité laissaient augurer d’une étude biographique plus étoffée. En fait, Pierre Le Bastard de Villeneuve a fait ici plus œuvre de foi que d’historien. En résumé, un livre intéressant sur les possibilités d’action et l’attitude d’un jeune officier en période de crise. ♦