La République ou le Roi. Correspondances inédite 1888-1923
Les cinq cents lettres échangées entre Maurice Barrés et Charles Maurras sont précédées d’une longue introduction de Guy Dupré et suivies d’appendices commentant certaines d’entre elles. L’introduction et les appendices justifient, plus que la correspondance elle-même, le titre sous lequel l’ouvrage est publié. En effet, les lettres, généralement courtes, parfois réduites à des « mots », font état, davantage que de questions politiques, de l’activité littéraire des deux grands écrivains nationalistes, bien qu’il soit difficile de séparer, si ce n’est artificiellement, des thèmes qui sont étroitement tissés entre eux. On ne trouve nulle part d’exposé de doctrine, ce qui est normal dans une correspondance où chacun savait et estimait ce que pensait l’autre, bien que les positions fondamentales fussent différentes.
L’introduction est riche de pensée ; mais elle est aussi volontairement partiale. Le lecteur d’aujourd’hui aurait préféré y trouver une présentation plus complète des deux écrivains et moins de polémique sur l’affaire Dreyfus qui domina largement la période couverte par la correspondance publiée.
Cet ouvrage n’est donc pas, comme on pourrait le croire, une sorte d’initiation à Barrés et à Maurras. Il suppose que les lecteurs sont déjà avertis et cherchent des compléments d’information pour satisfaire leur curiosité sur des points de détail ou, plus généralement, la restitution de l’ambiance des années de la IIIe République telle que la vivaient deux grands esprits. ♦