Traité de science administrative
Le titre laisse aisément supposer que cet ouvrage est austère. Il est dû à la collaboration de 32 auteurs particulièrement qualifiés pour traiter des nombreuses questions qui sont présentées avec un remarquable souci de clarté et de précision. Il serait évidemment inutile de chercher à analyser une telle somme de données et de connaissances. Le résumé de la table des matières donnera aux lecteurs une suffisante idée de l’étendue du sujet.
Le but premier est de prouver qu’il existe bien une Science administrative, capable d’acquérir et de mériter son indépendance, sans être tenue en tutelle par d’autres sciences. D’où une longue introduction qui montre que la nouvelle science emprunte sa substance à l’histoire, à la sociologie, à l’économie, au droit, entre autres sciences majeures, et aboutit à une définition du fait administratif qui est proprement l’objet de la nouvelle science. Cette définition part de la constatation que « la caractéristique la plus profonde de l’activité administrative est la préparation de l’action ». (On pourrait noter à ce sujet qu’il y a longtemps que les militaires ont condensé cette notion en une formule célèbre : « commander, c’est prévoir »). La science administrative est donc une science sociale destinée à prévoir dans les meilleures conditions l’action à mener pour faire vivre harmonieusement les hommes dans une société constituée.
D’où une deuxième partie de l’ouvrage, qui étudie l’administration dans le milieu auquel elle s’applique, à la fois du point de vue social, politique et juridique. La troisième partie, partant des données retenues et acquises, indique alors quelles sont les missions de l’administration, à ses différents niveaux (indiquons à ce sujet le tableau très simple et très clair de la page 249, qui les résume). Ensuite, il devient plus aisé de comprendre les structures qui font l’objet de la quatrième partie.
Les autres parties de ce vaste ouvrage s’appliquent aux hommes qui se vouent à l’administration, aux règles de fonctionnement des systèmes administratifs, aux techniques utilisées, aux moyens matériels employés, aux contrôles. La sixième partie est une esquisse d’une théorie générale de l’action administrative.
On voit qu’il s’agit donc d’un travail très complet, que nous aurions tendance à assimiler à un ce cours d’état-major » de haut niveau. C’est un ouvrage qui peut et doit normalement donner naissance à d’autres études et à d’autres développements, à d’autres recherches aussi, car toute science ne peut progresser que par la recherche menée dans son propre domaine et dans les domaines voisins.