La chute de la Crète
Publiée en anglais en 1962, cette étude paraît dans une très bonne traduction française. Elle apporte sur les conditions dans lesquelles la Crète fut occupée par les troupes britanniques fin 1940 et début 1941, défendue par elles contre l’attaque aéroportée allemande du 20 mai 1941 et perdue en dix jours, des indications fort précises.
C’est à la fois une étude d’histoire militaire et un récit groupant de nombreux aspects anecdotiques qui soutiennent et alimentent l’attention du lecteur, dont l’intérêt ne faiblit pas de la première à la dernière page.
L’auteur est sans indulgence pour le commandement anglais qui, à son avis, ne sut pas organiser correctement la défense de l’île et aurait pu utiliser de meilleure façon les troupes dont il disposait, parmi lesquelles se trouvait notamment l’excellente division néo-zélandaise. L’attaque aéroportée allemande était, certes, menée avec des moyens importants et des unités de valeur ; mais son résultat était a priori si aléatoire que Hitler répugnait à donner l’ordre de la lancer. Il fallut toute l’insistance de Gœring pour obtenir le « feu vert ». Malgré toutes les difficultés de l’entreprise, la préparation en fut bien montée, encore que le commandement allemand ait sous-estimé le nombre et la détermination des défenseurs. Ceux-ci, s’ils avaient su profiter des occasions qui s’offrirent à eux de contre-attaquer à temps les premières troupes parachutées, auraient peut-être réussi à repousser leurs assaillants tombant du ciel dont ils étaient maîtres, alors que sur mer la flotte anglaise gardait l’avantage. Mais la première chance manquée, les soldats allemands regroupés purent, dans un combat devenu cohérent, exploiter leurs qualités de discipline et de formation militaire, devant les Britanniques à leur tour surpris en situation de déséquilibre.
On ne peut que conseiller la lecture de cet ouvrage à tous les cadres militaires ; ils y trouveront de très nombreux « cas concrets » à tous les échelons, dont ils pourront tirer largement profit. ♦