Des mutineries à la victoire (1917-1918)
Après tant d’années écoulées, les mutineries de notre armée en 1917 sont encore mal connues du public et les récits les plus erronés, sinon les plus extravagants, continuent à circuler. C’est pourquoi cet ouvrage, en rétablissant les faits dans leur perspective réelle, présente un évident caractère d’utilité.
Ses auteurs l’ont divisé pratiquement en trois grandes parties : dans la première, ils expliquent les causes des troubles et des rébellions dont plusieurs unités furent les victimes : la lassitude d’un combat de tranchées, une surveillance insuffisante des tours de permission, et surtout, au premier chef, l’échec de l’offensive d’avril 1917 devant le Chemin des Dames, qui noyait dans le sang généreusement offert les espoirs d’une victoire rapide. Dans la deuxième partie du livre, se trouvent les récits des mutineries proprement dites ; elles affectèrent, non pas la totalité de l’armée française, mais une partie de ses unités, précisément stationnées dans le secteur de l’offensive manquée ; elles déclenchèrent 119 actes d’indiscipline collective, dont 80 entre le 25 mai et le 10 juin, et affectèrent « 76 régiments d’infanterie, 2 régiments d’infanterie coloniale, 21 bataillons de chasseurs, 1 régiment d’infanterie territoriale, 8 régiments d’artillerie, 1 régiment de dragons, 1 bataillon de Sénégalais. Ces corps appartenaient à 54 divisions. Sur ces 54, il y en eut 46 vraiment atteintes, et 5 très sérieusement ». Au total 28 885 condamnations furent prononcées, dont 412 à mort. En fait, le nombre des militaires exécutés pour cause de mutinerie fut de l’ordre d’une trentaine.
Enfin, dans la troisième partie, les auteurs ont justement voulu rappeler comment ces hommes, dont le moral avait un instant faibli, surent se ressaisir et gagner la victoire en 1918.
Il est bon, disions-nous, que ces chiffres soient connus. Sachons gré aux auteurs de les avoir rappelés dans un ouvrage auquel nous souhaitons une large diffusion. ♦