Moncada, premier combat de Fidel Castro
Du 26 juillet 1953, date le premier événement de la révolution cubaine, qui devait permettre à Fidel Castro et à ses partisans de prendre le pouvoir à Cuba, avec les développements et les conséquences que l’on sait sur la politique internationale. L’attaque de la caserne de Moncada fut un échec pour les révolutionnaires, qui, arrêtés et passés en jugement, connurent pendant des années les prisons du régime Batista. Mais celui-ci venait cependant d’être ébranlé.
L’auteur profite du récit qu’il va faire de cet événement – à l’époque, un simple incident – pour analyser les causes de la révolution cubaine. Il ne cache ni sa sympathie, ni son admiration pour Fidel Castro ; il est permis de penser qu’elles influent sur son jugement et ne sont pas sans enlever à son ouvrage l’objectivité totale qu’il eût été souhaitable d’y trouver. Il est vrai que le récit de faits aussi proches de nous, et dont les conséquences se font encore si nettement sentir, ne peut être mené comme un véritable récit historique dont les acteurs ont disparu et dont les passions se sont estompées avec le temps.
Le véritable intérêt de l’ouvrage se trouve dans l’étude de la naissance d’un mouvement révolutionnaire, dans celle de l’état d’esprit et des méthodes des hommes qui l’animent, dans le rapport initial des forces si disproportionnées ; il se trouve aussi dans la peinture d’un pays de l’Amérique latine, de ses milieux, de ses réactions, de ses aspirations et des contraintes qu’il subit ; il se trouve enfin dans les utiles réflexions qu’il peut inspirer sur une défaite militaire qui, comme l’écrit Robert Merle, est en réalité « une victoire politique ». Le lecteur trouvera donc ample matière à raisonner, à partir d’un « cas concret », d’un exemple vécu, sur le destin des peuples dans le monde moderne, et la façon de l’infléchir. Ainsi, ce livre va-t-il beaucoup plus loin que l’exposé d’une anecdote. ♦