Angoulême, le 28 mai 1978.
Allocution du ministre de la Défense au congrès de l'Union nationale des officiers de réserve (Unor)
Monsieur le Président, Messieurs.
L’Union Nationale des Officiers de Réserve est une association d’un caractère exceptionnel. C’est qu’elle est liée à l’institution militaire qui n’est assimilable à aucune autre. Avec elle les officiers de réserve sont au service exclusif de la Nation. Acceptant d’assumer dans la Défense une part essentielle de responsabilité, l’officier de réserve tient au sein de nos armées une place qui justifie l’attention de la hiérarchie et l’intérêt du Ministre de la Défense pour lequel votre Congrès est l’occasion précieuse de prendre contact avec nombre de ceux à qui la Nation a beaucoup à demander et dont elle sait qu’elle peut beaucoup attendre.
Dès le temps de paix, Messieurs, le rôle de votre association est considérable. Non seulement – cela va de soi – parce qu’elle maintient les liens de solidarité entre ses membres, parce qu’elle approfondit les problèmes matériels et moraux qui les concernent et y propose des solutions mais parce qu’elle les appelle – et c’est essentiel – à participer à la réflexion du Pays sur sa Défense et sa Sécurité ; il est de mobiliser la conscience collective de la Nation en vue du rassemblement des énergies que les circonstances pourraient exiger. C’est dire, votre association s’étant assuré un rayonnement et une autorité incontestables, qu’elle apparaît tout naturellement comme un interlocuteur privilégié dans le dialogue dont vous savez l’importance entre l’Armée et la Nation.
C’est fort à propos que vous avez rappelé, Monsieur le Président, le Congrès tenu en 1975 à Versailles, au cours duquel nous avons célébré le centenaire du Corps des officiers de réserve. Tout au long de cette existence votre Corps a été amené, à bien des reprises, à s’adapter aux exigences qu’imposait l’évolution de nos forces armées. Résultant elle-même de données politiques, diplomatiques et proprement militaires lices à l’évolution des techniques ou à la conception stratégique, cette évolution concernait nécessairement les officiers de réserve, devenus indispensables à l’encadrement de la Nation en armes. C’est bien naturellement le cas avec l’actuelle réorganisation des forces d’active qui entraîne une refonte complète du plan de mobilisation de l’armée de terre. Sa mise en place à partir de cette année m’amène à profiter de notre rencontre d’aujourd’hui pour vous en entretenir et préciser la place qui vous y revient.
La réorganisation de l’Armée de terre (1)
Il faut partir de la réorganisation de l’armée de terre décidée en 1975. J’en rappelle le principe. Les trois catégories de forces entre lesquelles étaient répartis nos effectifs et nos moyens – forces de manœuvre, forces d’intervention, forces du territoire – répondaient à des vocations particulières. Étroitement spécialisées, elles étaient limitées dans leurs capacités et aptes à des situations données sans pouvoir, ou guère, se renforcer mutuellement. La nouvelle organisation n’a d’autre objectif que l’efficacité militaire par la constitution d’unités qui soient toutes opérationnelles, d’un même type, aptes à faire face à des situations diverses et à se conforter mutuellement. Leurs premières qualités seront la polyvalence et la mobilité. Par cette réforme l’armée de terre est une. Seize divisions d’active la composent dont treize couvrent l’ensemble du territoire métropolitain. La défense opérationnelle du territoire ne relève plus uniquement, comme précédemment, de forces statiques, essentiellement orientées vers la protection de points sensibles : elle pourra être assumée, avec le volume de moyens qu’exigera la situation, par l’ensemble de nos forces. Inversement, si les missions aux frontières continuent à être menées par les forces mécanisées du corps de bataille, celles-ci pourraient être confortées par des éléments provenant des unités de l’intérieur, dont les effectifs et les armements n’auront rien à envier aux unités qu’elles viendraient soutenir.
Cette réorganisation de l’armée de terre restructure les forces sur la base de la division, et la suppression de l’échelon de la brigade permet un nouveau déploiement géographique des grandes unités et supprime la distinction entre forces de manœuvres et forces territoriales qui entraînait celle de la dualité de leur commandement. Elle comporte d’importantes conséquences pour les réserves. Celles-ci ne sauraient, en effet, être considérées à part, ni être traitées de manière spécifique. Leur rôle, leurs missions, leurs structures, sont nécessairement liés à ceux des unités d’active. D’où le nouveau plan de mobilisation en cours d’élaboration et à la conclusion duquel les dirigeants de l’U.N.O.R. seront associés.
La refonte de la mobilisation
Ce plan repose sur le principe de la dérivation. En dehors de quatre divisions de réserve qui seront mises sur pied par les Écoles militaires. dix divisions d’active donneront chacune naissance, par dérivation, dans les six régions militaires, à une division de réserve. La division d’active ayant mission dès le temps de paix de préparer et d’instruire la division de réserve, celle-ci dérive effectivement de l’unité d’active. La division d’active joue le rôle d’un centre mobilisateur gérant les effectifs et les matériels de réserve ; à la demande, elle crée une division de rappelés commandée par l’officier général adjoint au général commandant la division d’active, ses cadres officiers et sous-officiers de réserve ayant été instruits et entraînés par les cadres de la division d’active.
Les avantages de ce système sont évidents. Partant des unités d’active existantes, il représente une garantie de permanence et de rapidité ; la dérivation constitue pour les unités de réserve une assurance en matière d’instruction et de dotations en matériel. Créées autour du noyau d’active dans un cadre régional, les unités dérivées ont un caractère pleinement militaire, elles peuvent évidemment être appelées à se substituer aux unités d’active mais elles ont une vocation préférentielle qui est la couverture du territoire. On mesure l’absurde et le ridicule de l’accusation formulée par quelques partisans prétendant que cette réforme aurait pour but de quadriller politiquement le territoire. Accusation absurde, l’organisation nouvelle intégrant les unités de réserve à l’armée active dont il est injurieux et inexact de mettre en doute la loyauté républicaine et la neutralité politique : accusation ridicule, alors que la réforme abandonne justement la conception de garde territoriale et de quadrillage. Par la défense du territoire qu’elles contribuent à assurer en priorité, par la participation qu’elles sont susceptibles de prendre dans l’exécution de toutes les missions incombant à nos armées, les unités de réserve constituent un des volets de notre défense à laquelle elles apportent une contribution essentielle.
Ce nouveau plan de mobilisation allège l’infrastructure de la mobilisation : moins lourd que le précédent, il doit être d’autant plus efficace qu’il rapproche les réservistes du corps qui assure leur mobilisation, resserrant ainsi les liens entre personnels d’active et de réserve. Non seulement le corps d’active est l’organe mobilisateur du corps dérivé, mais les personnels du corps dérivé proviennent en fait du corps dérivant : ce sont les réservistes qui ont servi au corps d’active et qui se retirent dans la même région, et à moins de 200 kilomètres, qui sont affectés en priorité au corps dérivé. En gros, les effectifs de la division d’infanterie de réserve seront fournis à concurrence de 85 % par les réservistes et de 15 % par la division d’active dérivante. L’équipement de la division d’infanterie de réserve sera analogue à celui de la division d’infanterie d’active. Comme cette dernière, elle s’articulera en trois régiments d’infanterie motorisée disposant d’une puissance de feu antichar significative, un régiment blindé doté d’A.M.L. une compagnie du génie, des moyens de commandement et de soutien.
Place et rôle des réserves dans cette réforme
Si le corps d’active est responsable de l’entraînement et de la mise en condition opérationnelle du corps dérivé, dirigeant et animant son instruction, responsable de sa cohésion initiale, il appartient aux cadres de réserve de participer activement à la préparation de la mise sur pied, à l’entraînement collectif et de prendre à leur compte certaines tâches confiées antérieurement aux cadres d’active : ils demeurent l’âme de leur unité.
Cette nouvelle organisation comme les conditions d’emploi des forces terrestres entraînent diverses conséquences importantes à l’égard des personnels de réserve. Tout d’abord il sera fait appel, pour constituer les unités mobilisées, aux personnels les plus qualifiés tant sur le plan physique que technique ; d’autre part, tous les efforts devront porter sur l’instruction et l’entraînement de l’encadrement de qualité nécessaire aux formations entrant dans la composition des grandes unités. D’où, dans le domaine de la gestion, une révision des critères d’âge d’emploi des cadres de réserve, de durée d’utilisation dans le grade et par conséquent des ressources à constituer dans chaque grade par promotion annuelle.
Il est dès maintenant possible d’indiquer quelques tendances des nouveaux plans de gestion. En ce qui concerne les hommes du rang, ils seront affectés dès l’issue de leur service actif, de manière à pouvoir disposer des éléments les plus jeunes et les mieux entraînés ; la plupart auront une affectation de mobilisation proche de leur domicile mais pour une durée plus réduite, compensant la diminution des effectifs qu’entraînera l’application du nouveau plan. En ce qui concerne les sous-officiers, la gestion personnalisée mise en place permettra d’en avoir une meilleure connaissance et de les affecter dans les meilleures conditions. Pour les officiers, l’armée de terre conservera sur ses contrôles les 60 000 officiers de réserve qui y figurent actuellement mais un millier de postes supplémentaires seront créés et pratiquement tous les volontaires pourront recevoir une affectation de mobilisation. La répartition par grade subira quelques modifications ; c’est ainsi que l’avancement sera accéléré dans le but de disposer, dans les unités endivisionnées, de chefs de corps plus jeunes.
La réorganisation des centres mobilisateurs
Le nouveau plan de mobilisation, du fait de la formation par dérivation de 14 grandes unités, entraîne d’importantes transformations pour les centres mobilisateurs. Un certain nombre d’entre eux disparaîtront ; d’autres seront transformés en « dépôts » ou « organes mobilisateurs » qui, confiés au corps d’active implanté dans la garnison, recevront et entretiendront les matériels et participeront à la dérivation des régiments de réserve ; d’autres enfin seront maintenus dans leur structure et leur implantation actuelle. Il sera demandé à ces centres mobilisateurs de mettre sur pied, sur l’ensemble du territoire, des unités d’infanterie, dont le nombre ne varie guère, destinées en particulier à être placées à la disposition des zones de défense et des régions militaires où elles auront été constituées : sous le commandement du général commandant la région, les centres et les régiments qu’ils mobiliseront auront des missions de caractère exclusivement régional.
Mise à l’épreuve du plan de mobilisation
Le nouveau plan de mobilisation, vous le savez, va être l’objet au mois de septembre prochain d’une première mise à l’épreuve. Cette expérience en vraie grandeur consistera à convoquer une division dérivée, la 115e D.I. Cette convocation permettra aux personnels tant d’active que de réserve de vérifier l’efficacité du nouveau système de mobilisation. En ce qui concerne plus particulièrement les personnels de réserve, elle leur permettra de mesurer la place importante qu’ils occupent au sein de l’armée de terre ; surtout, les cadres de réserve, à tous les échelons, seront mis à même de prendre en compte, d’une manière progressive mais effective, la formation de réserve qui leur sera confiée et de remplir avec elle une mission opérationnelle. Cette première expérience permettra donc d’expérimenter et, le cas échéant. de mettre au point, les mécanismes nouveaux du système de dérivation.
La 115e D.I. est la division dérivée de la 15e D.I. de Limoges. Seront mis sur pied pour cette manœuvre : – un état-major dont le noyau actif sera fourni par la 15e D.I. – trois régiments d’infanterie : le 144e R.I. dérivé du 57e à Souge, le 100e R.I. dérivé du 126e à Brive, le 15e R.I. dérivé du 22e à Castres – un régiment d’A.B.C. : le 9e R.C. dérivé du 5e à Périgueux, une compagnie du génie dérivée du 31e R.G. à Castelsarrasin. L’escadron de commandement et le Q.G. ainsi que la compagnie légère de transmissions seront des unités d’active fournies par la 15e D.I. Les effectifs convoqués pour cet exercice représentent 180 officiers, 560 sous-officiers et 2 700 hommes de rang. En application des principes de la dérivation, les corps d’active dérivants se sont efforcés d’affecter dans ces corps de réserve le maximum d’hommes du rang répondant aux critères suivants : volontaires au moment de leur démobilisation, démobilisés depuis moins de trois ans, ayant servi dans le corps dérivant, résidant dans le département de mise sur pied ou dans le département limitrophe.
La 115e D.I. sera équipée de matériels et d’armements identiques à ceux des divisions d’active : fusils 49-56 et AA 52, LRAC de 89 m/m, canons 106 SR, A.M.L. La convocation qui aura lieu du 4 au 9 septembre 1978 sera couronnée par un exercice réel de division avec plastron ; il se déroulera dans la région de Sarlat. Il va de soi que j’invite le Bureau de l’Union nationale à assister à cette convocation et en particulier, le 8 septembre, à l’exercice de division, dont le thème sera l’interception et la destruction d’un ennemi aéroporté en combat décentralisé.
La réorganisation de nos forces armées concerne davantage – et de loin – l’armée de terre que la marine ou l’armée de l’air. Il s’ensuit que c’est essentiellement dans l’armée de terre qu’il a été nécessaire d’apporter les importantes modifications dans l’organisation des réserves dont je vous ai entretenu. Je tiens cependant à ce que tous les officiers de réserve, quelle que soit l’armée à laquelle ils appartiennent, soient parfaitement au courant du rôle que jouent les réserves dans chacune d’elles et sachent comment les réservistes y sont préparés aux tâches qui leur incomberaient en cas de crise.
En mobilisation, la gendarmerie double les effectifs
Je mentionnerai d’abord la gendarmerie qui, comme l’armée de terre, mais avant elle, attend du système de la dérivation les effectifs que la mobilisation doit lui permettre d’atteindre. L’effort que l’arme doit accomplir est, à cet égard, considérable, puisque le plan de mobilisation de la gendarmerie double ses effectifs du temps de paix. La présence de la gendarmerie sur la totalité du territoire est, en temps de crise, pour des raisons évidentes, d’une importance capitale. La participation des personnels de réserve à cette mission représente un de leurs apports les plus positifs à la Défense Nationale. La gendarmerie s’est, en vue de préparer cet effort de mobilisation, donnée pour objectif de convoquer tous les quatre ans chaque escadron de réserve dérivé d’un escadron d’active. Ce type de période collective d’entraînement dure six jours et s’effectue soit sous forme d’exercice de cadres soit sous forme de mise sur pied d’unités à effectifs complets.
La mobilisation de la marine…
La mobilisation de la marine et de l’armée de l’air ne concerne pas des effectifs très nombreux. Pour la marine, comme le savent les O.R. de cette armée, il s’agit de compléter les moyens aéronavals du temps de paix, d’assurer l’armement de la flotte de complément, le renforcement des moyens de commandement et de soutien, la défense terrestre des approches maritimes et des installations sensibles de la marine. L’objectif que s’est fixé le commandement est de convoquer chaque année, pour des périodes de cinq jours, le tiers des personnels de réserve affectés en mobilisation au titre de complément d’armement des unités ou formations de l’armée de mer. Pour la première fois en 1978, la marine organisera à Toulon, en septembre, la « Semaine des Réserves » destinée à parfaire l’information des officiers et officiers-mariniers de réserve sur la situation et l’évolution de la Marine.
…et celle de l’armée de l’air
S’il est des limites techniques strictes à l’emploi des réservistes de l’armée de l’air, leur utilité ne saurait être mise en question. Sans doute, les personnels navigants sont-ils en nombre limité au sein des réserves ; mais il faut tenir compte des pilotes estafettes et des observateurs formés en aéro-club et qui volent régulièrement dans les sections aériennes territoriales. Les non-navigants sont en beaucoup plus grand nombre ; ils ont à remplir de multiples fonctions : dans les états-majors, les postes de commandement, les unités opérationnelles, les organismes de soutien. Bref, les réserves fournissent, en cas de mobilisation, à l’armée de l’air l’appoint nécessaire pour compléter ses formations, procéder à des redéploiements avec l’environnement indispensable, renforcer la protection de ses installations à terre. Chaque année l’objectif de l’armée de l’air est de convoquer le tiers de ses personnels de réserve. La formation dispensée concerne trois domaines complémentaires : la défense des bases, le guet à vue et la mise en œuvre de l’artillerie antiaérienne de dotation. Pour la première fois au mois d’avril dernier, s’est tenu à Salon le Rassemblement national des réserves de l’armée de l’air, rassemblement qui a été tout entier centré sur les problèmes de la défense des bases aériennes et qui a connu un remarquable succès.
Les cadres de réserve et les affectations individuelles de défense
Ce rappel du rôle des réserves dans les trois armées et la gendarmerie n’épuise pas mon propos. En effet, les cadres de réserve, outre le renforcement de notre appareil militaire dans les armées et les services communs, doivent participer à la mobilisation générale, économique, administrative du pays en temps de crise ou de guerre. Les divers ministères recherchent tous les emplois de défense qui pourraient être confiés à des officiers de réserve, de manière à augmenter et diversifier les affectations susceptibles de leur être offertes. D’autre part, afin de mieux utiliser les personnels volontaires, le recensement des officiers de réserve qui souhaitent servir au-delà de l’âge de 35 ans est entrepris ; pour ceux des cadres auxquels ne serait pas attribué un emploi militaire de mobilisation, des études sont en cours pour, en les plaçant hors cadre, les mettre à la disposition des autres ministères pour des affectations individuelles de défense. L’ensemble de ces dispositions doit permettre, d’une part, d’offrir aux personnels des réserves, en conservant les droits et prérogatives de leur grade, comme le prévoit le statut, des emplois leur permettant de donner toute la mesure de leur compétence et de leur dévouement, d’autre part d’étoffer et de renforcer à tous les échelons et dans tous les domaines les rouages de la défense. Comme vous le savez, les problèmes que posent les contrats réserve-active ne sont pas toujours faciles à résoudre ; l’examen de la question est actuellement poussé et j’ai donné toutes instructions utiles pour que des solutions pratiques me soient présentées rapidement.
Vers un rajeunissement des cadres appelés à assumer des commandements
C’est là une des questions dont votre allocution, Monsieur le Président, a fait mention. Vous avez sur ce point mon accord de principe, comme du reste sur plusieurs autres. Ainsi en est-il de la P.M.S. (2) : c’est là une affaire importante qu’il va falloir revoir, comme vous le dites, dans son ensemble. En ce qui concerne les carrières des officiers de réserve, les indications que je vous ai données à ce sujet à propos du nouveau plan de mobilisation rejoignent vos préoccupations. Mais je dois saluer comme un acte courageux votre vœu de voir redéfinir les principes d’évolution des carrières de telle sorte que l’on aboutisse à un rajeunissement qui permette de confier des commandements à des officiers de réserve d’âges voisins de ceux de leurs camarades d’active. Vous l’avez constaté, c’est ce à quoi tend le nouveau plan de mobilisation.
Vous avez indiqué, et j’ai exposé en détail de mon côté, que l’armée mobilisée constitue près de la moitié des forces de défense du pays. Bien entendu, les crédits affectés aux réserves demeurent trop limités. Permettez-moi de rappeler quelques chiffres. La mise en œuvre du nouveau plan a conduit l’armée de terre à prévoir une augmentation de 10 % des crédits affectés aux réserves et à leurs activités : 31,00 M.F. en 1977, 35,57 M.F. en 1978.
À titre indicatif, je signale que la convocation de la 115e D.I. exigera environ 3,2 M.F. de crédits. En trois ans, c’est-à-dire depuis 1975, les crédits affectés aux activités des réserves ont été accrus de 47 %. Cet effort sera poursuivi.
Ces diverses questions, en particulier la préparation militaire, la gestion des cadres de réserve, le budget des réserves feraient utilement l’objet, ainsi que vous le suggérez, Monsieur le Président, d’une table ronde. Il reviendra aux inspecteurs des réserves, en accord avec l’ensemble des organisations concernées et sous l’autorité du chef d’état-major, de préparer cette réunion dont nous avons, j’en suis persuadé, beaucoup à attendre.
L’initiative prise par l’U.N.O.R. d’accueillir l’an prochain à Avignon le Congrès de la Confédération Interalliée des Officiers de Réserve ne peut que rencontrer mon approbation. Organisée par vos soins, cette manifestation attestera vis-à-vis de vos hôtes des nations amies, la qualité de notre armée et de ses cadres de réserve en même temps qu’elle sera l’occasion de leur faire connaître quelques-unes de nos traditions militaires et de leur rendre familiers les principes de notre politique nationale de Défense.
Rôle éminent de l’U.N.O.R. : rayonnement du patriotisme et de l’esprit de défense
En terminant, Monsieur le Président, je voudrais vous féliciter, ainsi que ceux qui vous assistent, pour le bilan des activités de votre association. L’accroissement constant de ses effectifs, le perfectionnement de ses structures, la diversité et l’efficacité de ses initiatives attestent avec éclat le succès de votre action personnelle et des efforts de tous ceux qui vous assistent à l’échelon national comme dans les régions. La tâche primordiale de l’U.N.O.R. est, sans aucun doute, d’aider ses membres à accomplir le rôle militaire qu’ils ont choisi d’assumer. Elle a aussi à remplir, et plus que jamais dans les temps que nous vivons, une mission de rayonnement : celui du patriotisme et de l’esprit de défense, gages de la volonté d’indépendance et de liberté de notre peuple. Si les nécessités de la défense, évidentes à travers l’histoire, sont sous l’influence des facilités matérielles, de sophismes partiaux ou de raisonnements tendancieux, moins ressenties présentement dans certaines fractions de l’opinion, il vous appartient de contribuer à la lutte contre ces entraînements. L’adhésion morale de la communauté nationale à la défense du Pays en est, en dernière analyse, l’élément déterminant. Pour la part que chacun d’entre vous prend personnellement et à travers l’U.N.O.R. pour en convaincre nos concitoyens, je vous assure de ma confiance et de celle du commandement, et vous exprime la reconnaissance du Pays. ♦
(1) Les intertitres proviennent de la rédaction de la revue.
(2) P.M.S. : Préparation Militaire Supérieure.