Un dernier regard
L’auteur, industriel roumain, a fui son pays en 1949, lorsque l’emprise communiste y est devenue totale. Réfugié à Paris, il est retourné en Roumanie l’année suivante, pour lutter contre le régime et pour aider un certain nombre de ses compatriotes à passer le Rideau de Fer. Mais il est arrêté, passe trois ans en prison, puis pendant trois nouvelles années, traqué par la police, tente de rejoindre le monde libre. Il y réussit enfin en 1957.
Le livre qu’il a écrit sur cette période – en modifiant les noms de personnes et de lieux, pour éviter des représailles contre ceux qui l’ont aidé – dépeint l’atmosphère en Roumanie sous un implacable régime policier, et les méthodes employées par la justice communiste pour réduire à néant la volonté des hommes qu’elle juge. Le récit des tortures pratiquées au cours des interrogatoires est fait de la façon la plus réaliste.
Comme l’écrit dans la préface Salvador de Madariaga, « Il ne s’agit pas là d’une fiction, mais du récit des expériences d’un Européen qui les a vécues au XXe siècle, à côté de vous. En somme, elles auraient pu vous arriver. » Cette simple phrase donne toute sa portée à ce livre, que le lecteur lit d’un bout à l’autre et sans s’arrêter, pris et comme fasciné par cette suite de descriptions d’une vie effroyable.