Le fonctionnaire français : droits, devoirs, comportement
On pourrait croire, à la lecture du titre de ce livre, qu’il contient une étude sociologique sur les fonctionnaires en France. Il n’en est rien. Robert Catherine, ayant professé un cours à l’Institut des hautes études d’outre-mer, a élargi et tout en même temps précisé son travail, pour indiquer en détail ce que devrait être le comportement du fonctionnaire, à partir de ses droits et de ses devoirs, tels que les définissent le droit et la jurisprudence.
Il en résulte un ouvrage fort clair, malgré son volume important, quelque peu théorique, malgré l’évident souci de l’auteur de serrer au plus près la réalité et les contingences, tout en restant dans son propos, exposant les idées pleines de bon sens, auxquelles il serait difficile de ne point souscrire, si ce n’est sur des détails mineurs. Un volume de raison.
On peut regretter cependant que Robert Catherine n’ait pas voulu vivifier son texte par des exemples. Il est toujours délicat de traiter de cas concrets, surtout lorsqu’ils portent sur des sujets épineux, comme les frontières entre l’obéissance et la conscience, la limite du droit de grève des fonctionnaires, entre autres ; mais il eut été utile de voir appliquer par l’auteur lui-même les idées qu’il propose à des circonstances connues et dans lesquelles les notions mêmes de droits et de devoirs, de service et de bien publics, ont fait l’objet de controverses. D’autre part, l’auteur traite en même temps des fonctionnaires et des militaires, et pense que la différence de l’attitude que les uns et les autres doivent observer porte sur le degré et non sur la nature des obligations, tout en admettant que cette différence de degré est grande.
On peut penser qu’elle l’est à un point tel qu’elle devient vraiment une différence de nature.
En refermant ce livre, on ne peut que souhaiter que les serviteurs de l’État se conforment à l’idéal proposé par Robert Catherine. ♦