L’Occident romain. Gaule, Espagne, Bretagne, Afrique du Nord (31 avant J.-C. à 235 après J.-C.)
L’importance de l’action militaire sur le développement de la civilisation dans des terres nouvelles se trouve tout particulièrement soulignée dans cet ouvrage. Qu’il s’agisse de campagnes visant l’occupation des régions barbares dont le rattachement à l’Empire paraissait inéluctable, d’opérations de pacification contre des peuples turbulents et supportant malaisément l’autorité romaine, ou encore de l’organisation d’une zone frontière en déplacement continu vers l’Est et vers le Nord, ou bien enfin de la colonisation par les vétérans retirés du service, le fait militaire a été souvent déterminant dans l’histoire, si bien remplie, de l’expansion de Rome sur l’Occident.
Il ne saurait être question de résumer ici ce volume de près de cinq cents pages, où sont examinés successivement les problèmes de l’occupation du territoire et du maintien de l’ordre, ceux de l’administration et de ses méthodes, ceux de la consolidation de l’emprise romaine par le développement économique et par l’urbanisation. En lisant ce livre, on a une impression d’actualité qui ne manque pas de surprendre : ce n’est pas une telle impression que laissent généralement les livres d’histoire consacrés à une période si éloignée de nous. C’est sans doute que l’auteur a utilisé un vocabulaire actuel, et vu les événements, non dans une fresque immobile et solennelle où les personnages sont peints dans des attitudes figées, mais dans leur déroulement, dans leur dynamisme. Aussi la lecture d’un ouvrage dont le titre semble annoncer l’austérité est-elle agréable et vivante.
L’ampleur et la richesse de la documentation sont remarquables. Ce livre est un instrument de travail précieux, qui fait le point des connaissances actuelles sur les questions dont il traite. Il est probable qu’il faudra attendre de longues années avant qu’un « point » nouveau soit fait de ces mêmes problèmes. ♦