L’Ours dans la bergerie
La thèse développée dans cet ouvrage, solidement documenté, soutient que l’aide aux pays sous-développés pratiquée par l’URSS est « un des moyens dialectiquement prévus par le marxisme-léninisme pour parvenir à son but final qui est l’instauration du communisme mondial ».
Après avoir montré que Marx a ignoré et méconnu la question des pays sous-développés, l’auteur attribue à Lénine et à Staline la découverte du champ d’action qu’ils offraient à la propagande communiste. Les principes directeurs de l’aide à ces pays ont été fixés par eux : le capitalisme peut être plus facilement atteint dans les endroits où il est le plus faible ; les mouvements nationaux doivent être aidés par les communistes, là où ils le manifestent ; à condition toutefois que ces mouvements aillent bien dans le sens de la révolution prolétarienne mondiale. Ces principes, on le voit, sont souples et se prêtent à toutes les applications désirées par une stratégie globale offensive.
Ces notions de base posées, Michel Lubrano-Lavadera étudie les objectifs de l’action communiste : Moyen-Orient, Asie, Afrique, Amérique latine, et l’organisation subséquente du commerce extérieur et de l’aide économique soviétiques.
C’est alors seulement qu’il passe à l’objet principal de son livre : l’analyse des accords économiques passés entre l’URSS et les pays sous-développés, par zone géographique. À partir de cette analyse, il expose les raisons pour lesquelles cette aide présente tant d’attraits, les dangers de cette situation, ses limites probables et les parades qui peuvent être opposées à cette extension économique soviétique.
La conclusion est un appel à l’union des Occidentaux contre cette infiltration organisée.
Le lecteur appréciera certainement la clarté de l’exposé, sa cohérence, les données précises sur lesquelles il appuie son argumentation. ♦