Le Vatican et la Seconde Guerre mondiale
Il est peu de questions qui aient soulevé d’aussi âpres controverses. L’auteur a estimé nécessaire de faire une « synthèse provisoire » sous forme d’un exposé objectif de la position prise par le Vatican de 1989 à 1945.
Le souci d’objectivité se manifeste dès l’introduction, qui fixe les « Caractères de l’intervention du Saint-Siège », c’est-à-dire à la fois les raisons impératives de ses interventions et les limitations de celles-ci.
Face aux multiples agressions et annexions, face au bouleversement de l’« ordre juridique », les interventions du Pape revêtent quatre aspects qui correspondent aux principes immuables de l’Église : primauté du droit naturel sur le droit positif, existence d’une communauté naturelle des nations, vie morale de cette communauté, retour des hommes à Dieu. Il conclut au respect dû aux droits des minorités et à ceux de la personne, ce qui implique l’élimination des inégalités choquantes dans l’ordre économique, le désarmement progressif, l’élimination de la guerre froide, le respect puis la révision des traités.
L’action du Saint-Père se poursuit contre l’entrée en guerre puis contre l’extension du conflit. Faut-il s’étonner que les interventions, émanant d’une source purement spirituelle, soient strictement adaptées aux circonstances, pleines de nuances, souples et fermes à la fois dans le choix des arguments et dans le ton ?
Avec l’apparition de la guerre totale, la voix du Vatican se fait plus haute, plus tranchante, plus dure. Elle condamne tous les crimes : bombardements aériens non limités, déportations, représailles, exécutions d’otages, etc. C’est solennellement, cette fois, que la Grande voix s’élève et proteste.
Plus encore que les autres crimes, les persécutions totalitaires appellent son attention. National-socialisme, bolchevisme et racisme sont sévèrement condamnés. Pouvait-il passer sous silence les persécutions religieuses ? L’auteur nous informe, en passant, de l’immense effort de charité accompli par le Saint-Siège pour mettre à l’abri les persécutés de la Gestapo. C’est la résurrection du droit d’asile.
Pour conclure, il présente une réponse à la délicate question : « À s’en tenir aux directives de Pie XIII, peut-on parler de guerre juste ? » ♦