La guerre des radars
Tout est passionnant dans l’histoire de la guerre aérienne et l’exposé de la naissance, de la mise au point et de l’apogée de la chasse de nuit au radar n’échappe pas à cette règle. Pourtant, les récits des combats qui sont comme des assassinats, puisque le chasseur ne se décèle que par son tir, n’ont aucun caractère romanesque. L’accent est mis cependant sur les dangers exaltants des vols de nuit par tous les temps. Mais surtout l’intérêt s’accroche à l’évolution de la technique particulière du radar, aux tentatives d’essai des spécialistes, à l’effort coordonné des savants et des exécutants, enfin à la fixation définitive de la méthode de combat, basée sur l’accord vigoureux des réflexes du pilote et de l’observateur radar.
Différentes causes, parmi lesquelles les difficultés qui résultent du transport de la guerre aérienne en profondeur chez l’ennemi, réduisirent l’importance de la chasse au radar. Toujours vigilants et imaginatifs, les techniciens britanniques emploient, pour y suppléer dans une certaine mesure, d’efficaces contre-mesures radio et des émissions de brouillage.
L’auteur de La guerre des radars est non seulement un magnifique et héroïque exécutant, il est aussi un écrivain plein de sensibilité et de talent. Ses récits ont souvent le caractère de confidences dans lesquelles il ne cache rien de ses émotions. « Comme un homme qui se noie, le pilote peut devenir incapable de faire triompher la raison sur l’instinct », dit-il. Et ailleurs : « J’étais curieusement content de mon sort. Attaché dans cette petite boîte de bois qu’était le Cockpit, immobile comme un bébé que l’on vient de border dans son berceau, je trouvais un réconfort dans l’inéluctable de ces sortes de mission… » ♦