Le Japon et ses morts. Ces voix qui nous viennent de la mer
Monsieur Jean Larteguy, dans un style toujours clair, avec des expressions heureuses et souvent émouvantes, parce qu’elles traduisent avec simplicité des faits vécus, nous montre l’évolution progressive de « l’âme japonaise » ; il nous révèle un Japon inconnu de la plupart.
Le Japonais profondément croyant, souvent mystique, grisé par un idéal national qui lui fait accepter la guerre avec enthousiasme et les plus redoutables sacrifices comme un devoir, est peu à peu déçu autant par les inutiles exigences de la vie militaire que par les échecs répétés qui lui démontrent l’inanité des prétentions de ses chefs militaires. Profondément attaché à sa famille, à sa mère, à sa femme et à ses enfants, il souffre d’en être séparé, sans que ses sacrifices portent, leur fruit. Il devient peu à peu pacifiste et même antimilitariste, peut-être aussi sous l’influence de la politique habile de MacArthur.
L’avenir seul pourra nous apprendre si cette évolution est aussi profonde qu’elle s’affirme dans les si émouvantes lettres traduites par l’auteur. ♦