L’Occident jusqu’à présent percevait la globalisation comme positive car de conception néolibérale. Or, ce mouvement se retourne désormais au profit de l’Orient et singulièrement de la Chine. Le retrait du monde occidental est en partie dû à des causes endogènes et oblige celui-ci à repenser ses objectifs.
Le grand retournement de la globalisation occidentale néolibérale contre l’Occident
Western Neo-Liberal Globalisation Turns Against the West
Until now the West has seen the neo-liberal concept of globalisation in a positive light, and yet the movement is now changing to the benefit of the Orient, and especially of China. The retreat of the Western World stems in part from internal causes which oblige it to review its objectives.
Les historiens auront tout loisir pour expliquer un paradoxe de ce long tournant du siècle : l’Occident a commencé une globalisation qui lui échappe au profit de l’Orient, et singulièrement de la Chine. Dans le moment pandémique actuel, qui signe la domination de Pékin, nous pouvons esquisser ici, grossièrement, une clé interprétative de cette grande échappée de la mondialisation. Elle trouve sa source dans l’intrication entre les dimensions culturelles, politiques, économiques, technologiques et géopolitiques.
Il faut remonter à l’imaginaire des communautés humaines, à leurs façons d’être et de faire qui fondent des civilisations diverses de par le monde. Des cohérences internes aux peuples entre leurs imaginaires, institutions, économie et rapports sociaux pour s’approprier les cours des choses, sans cesse mouvants, découlent leurs hégémonies culturelles, puissances économiques, militaires, géopolitiques et le cours de l’histoire. La civilisation occidentale a été à la source des dernières mondialisations dont les bénéfices économiques et les influences politiques lui sont revenus.
Aujourd’hui, c’est l’inverse. La raison en réside dans la singularité de la mondialisation actuelle. Elle procède de l’Occident, de ses représentations et de ses intérêts, de son universalisme et sa volonté de maîtrise du cours des choses avec une globalisation économique, financière et numérique. Cependant, cette globalisation est sortie, à la fin du siècle dernier, des gonds de la mosaïque des peuples aux imaginaires différents qui constituent le monde.
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