Les armées sont régulièrement engagées sur le territoire national. Toutefois – à la lumière de la crise sanitaire – des progrès sont envisageables dans la coordination avec les moyens civils, par une meilleure anticipation et connaissance mutuelles. Une démarche proactive est désormais nécessaire pour éviter un effet de surprise.
Engagement des armées sur le territoire national : vers une nouvelle dynamique
Commitment of Forces on National territory: in Search of New Dynamism
The armed forces are regularly committed on national territory. In the light of the health crisis it remains clear that more can be achieved regarding coordination with civil organisations through better anticipation and mutual knowledge. A pro-active approach is needed from now on if surprises are to be avoided.
En préface de la Revue stratégique de 2017, le président de la République rappelait que la « mission primordiale [des forces armées] demeurera d’assurer la protection des Français et de notre territoire, en métropole comme outre-mer. C’est la nature même du lien fondamental qui unit la République à ses armées » (1). Cette mission prend différentes formes.
Dès le temps de paix, depuis le territoire national même (2), elle repose au quotidien sur la protection de notre espace aérien (PPS-Air) (3), de nos approches maritimes (sauvegarde maritime), sur la tenue de la posture de dissuasion, mais aussi sur diverses missions opérationnelles comme Harpie (lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane), Sentinelle ou encore des missions de secours (SAR) (4), Secmar (5).
En cas de crise, une participation supplémentaire des forces armées à la protection des Français peut être requise pour appuyer les autorités civiles responsables des plans et des mesures relevant de leur champ de compétences (6). Cette participation, coordonnée par le ministère de l’Intérieur via les préfets, est néanmoins fortement encadrée, autant pour des raisons historiques et juridiques conduisant à limiter l’emploi de la force armée à l’encontre de la population française, que pour assurer un garde-fou aux forces armées dont la facilité d’emploi (disponibilité, coût) ne doit pas conduire à obérer leur capacité à œuvrer dans les missions du haut du spectre (missions de combat).
Il reste 91 % de l'article à lire
Plan de l'article