Le bassin oriental de la Méditerranée n'a pas fini de nous étonner, et il en est ainsi depuis les Pharaons, mais l'achèvement de l'évacuation du Sinaï, qui doit avoir lieu le 25 avril 1982, attire notre attention sur la situation de l’Égypte sous le gouvernement d'un homme qui est encore pour nous un inconnu, le général Moubarak. L'auteur cherche à nous montrer son action et ses difficultés dans ce pays attachant et les problèmes qui se posent à lui dans l'immédiat pour ses relations avec Israël et le monde arabe.
L'Égypte en attente du Sinaï
À qui, venant de l’Occident, se rend en Égypte, l’atmosphère du Caire réserve une surprise : nul, sur place, ne semble partager l’émotion que lui a causée de façon durable, comme à presque tous les Européens, la mort tragique du président Sadat.
Chaque Égyptien, sans doute, a sur le coup ressenti l’horreur de ce drame, plaint ses victimes, partagé le deuil de leurs proches. Mais ce que l’on peut observer, une centaine de jours plus tard, permet de penser que cette tragédie, sauf pour les officiels et pour quelques fidèles, n’a pas eu la portée d’un événement destiné à bouleverser les destinées du pays. Rien de comparable avec la dramatique affliction populaire qui marqua la disparition de Gamal Abdel Nasser.
Pour le peuple égyptien, Gamal Abdel Nasser restait, avant tout, le vainqueur de Suez en 1956. Même si cette victoire avait été beaucoup plus diplomatique que militaire, elle parait le Raïs d’une auréole mythique, que la défaite de 1967 n’avait pu ternir. De ce dernier échec, en effet, chacun espérait que bientôt Gamal Abdel Nasser tirerait une éclatante revanche, et que de la sorte il vengerait les Arabes et libérerait les Palestiniens.
Il reste 97 % de l'article à lire
Plan de l'article