L'Allemagne et le neutralisme. Propos autour d'un colloque
La Fondation du Futur, que préside M. Jacques Baumel, organisait le 25 janvier 1982 un colloque franco-allemand, ambitieusement intitulé : Où va l’Allemagne ? Ouvert par M. de Guiringaud, il réunissait, en face de MM. Alfred Grosser et Joseph Rovan, éminents praticiens des rapports France-Allemagne, quatre professeurs venus de RFA, MM. Becker, Fetscher, Sontheimer et Von Thadden. On me pardonnera de ne pas donner ici un compte rendu précis et détaillé des débats, que les lecteurs intéressés pourront se procurer auprès de la Fondation, et de me limiter à quelques idées glanées au cours d’une longue écoute.
Que l’Allemagne soit au cœur du problème européen, cela n’est pas une proposition bien originale. Les troubles souvenirs dont nos voisins ne peuvent ni ne veulent se dégager, les ravivant même comme on gratte une inguérissable plaie, leur situation au centre de notre continent, leur partage en deux « États », voilà de massives évidences qui se passent de commentaires. Mais les évidences sont sujettes à la somnolence et il faut, de temps en temps, les réveiller. L’actualité de ces derniers mois, qu’elle se braque sur le pacifisme-neutralisme, le socialisme français, la Pologne ou les euro-missiles, s’emploie à secouer les évidences endormies.
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