Le 2 avril 1982, les Argentins envahissaient par la force les Malouines (Falkland), entraînant une réaction militaire britannique. L’auteur, même s’il n’a pu exploiter que des documents britanniques (de sources « ouvertes »), analyse ces opérations et livre les premières leçons. Il n’examine cependant que des enseignements d’ordre militaire et ses réflexions n’engagent que lui-même. Sa conclusion sonne très juste.
Malouines : des vieilles ou de nouvelles leçons ?
Le conflit armé qui a opposé le Royaume-Uni à l’Argentine pour la possession de cet archipel nommé Falkland pour les uns, Malouines ou Malvinas pour les autres, alimentera longtemps les discussions des politologues, des historiens et des polémologues. On se demande d’ailleurs quelle suite d’erreurs de jugement commises par les deux parties a bien pu les amener à en venir aux mains pour un enjeu dont l’intérêt est fort mince, malgré tout ce que l’on a pu dire ou écrire sur la situation géopolitique ou géostratégique de ces îles perdues au bout du monde, avec une population de 1 800 habitants n’ayant pour seule richesse que 700 000 moutons.
Le mérite principal de cette affaire est le refus de laisser un problème politique se régler unilatéralement par un coup de force. Sur un plan strictement militaire, on peut déjà en tirer quelques conclusions, même si, comme l’écrivait récemment un Américain, « il est toujours dangereux de tirer des enseignements importants de petites guerres » (1). La reprise des Falklands par les Britanniques n’est qu’une opération de guerre limitée, répondant à une action argentine de même nature. Elle s’est déroulée dans des conditions très particulières. Notre prudence doit être d’autant plus grande que nous disposons actuellement de renseignements filtrés ou déformés. Les hommes politiques défendent le bien-fondé de leurs décisions, les organes de pression protègent les intérêts dont ils s’estiment dépositaires.
Dans les petites guerres comme dans les grandes, on retrouve un certain nombre de notions qui sont de tous les temps, par exemple l’importance de l’entraînement, de la qualité du commandement, d’une excellente adaptabilité aux conditions du moment. Dans le cas présent, il n’est pas étonnant que l’on retrouve nombre de vieilles leçons oubliées parce que, en mer, la paix règne depuis bientôt quarante ans. Il y a, de plus, des matériels qui sont souvent déjà anciens mais qui n’ont pas reçu l’épreuve de l’emploi au combat, comme par exemple les missiles surface-air.
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