La gestion des risques n’est plus seulement l’affaire de spécialistes extérieurs, elle impose l’implication des dirigeants et des cadres de l’entreprise. Cet engagement repose sur la connaissance, la compréhension et sur le développement des capacités à formuler des analyses. Il s’inscrit dans le concept de « sécurité », vision globale, géopolitique et criminologique de la nature polymorphe et déterritorialisée des menaces contemporaines, l’alternative à l’idée d’une défense polarisée correspondant à l’orientation que souhaite adopter la revue Défense Nationale.
« Ne pas subir »
Depuis 1998, le diplôme de troisième cycle de l’Université Paris II « Analyse des menaces criminelles contemporaines » apporte à des représentants de nombreuses administrations, des salariés du secteur privé et des membres des professions libérales, les connaissances et les instruments conceptuels nécessaires à la compréhension et à l’appréhension des risques du monde actuel.
Dans ce monde chaotique, les frontières n’existent plus que sur des cartes imprimées où les pays ont encore des couleurs différentes. Or, le monde n’est plus seulement peuplé d’États aux normes connues mais aussi d’entités, réelles ou virtuelles, pas ou mal identifiables, et qu’il y a peu, les esprits les plus créatifs n’auraient jamais osé inventer. C’est parmi ces entités que l’on trouve désormais nos nouveaux ennemis : guérillas résiduelles du monde bipolaire, dénaturées par la recherche du nerf de la guerre, sociétés criminelles qui découvrent l’accès à un marché global reposant sur une facilité inégalée des transactions et des échanges, terrorismes aux stratégies de rupture… le tout dans un contexte versatile de mondialisation de la menace.
Tandis que la notion d’« international » s’estompe pour céder le pas à celle de « mondial », la distinction entre ce qui est intérieur et extérieur, armée et police, renseignement et contre-espionnage, est progressivement gommée et l’idée de défense, telle qu’on l’a toujours conçue, est naturellement remise en cause.
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