L’auteur a rempli du 3 juillet au 31 octobre 1948 les fonctions d’officier de liaison français auprès des éléments de l’Aviation américaine chargée d’assurer le ravitaillement aérien de Berlin. Pendant près de trois mois, il a pu suivre de très près cette extraordinaire expérience. On trouvera ci-dessous le récit de ce qu’il a vu et l’exposé des observations qu’il a faites en vivant au milieu des Américains et en confrontant leurs méthodes avec celles prévues par nos règlements.
Études et enquêtes - Le pont aérien
Le 21 juin 1948, les Autorités soviétiques ayant supprimé tout trafic ferroviaire entre les zones de l’Ouest et Berlin à la suite de la réforme monétaire réalisée dans la Bizone et la Zone française d’occupation, les Puissances occidentales décidaient de rester dans l’ancienne capitale du Reich et d’assurer par la voie aérienne le ravitaillement de leurs secteurs. Déjà, depuis la crise du mois de mars, les Américains transportaient par avion tout ce qui était nécessaire à leurs ressortissants, mais le problème qui se posait dès lors avait une tout autre ampleur. Et tandis que les pessimistes proclamaient impossible le ravitaillement aérien des 2 millions de Berlinois des secteurs occidentaux, les experts américains arrivaient à une confusion favorable. C’est ainsi que fut décidée par le Commandement américain la construction d’un véritable pont aérien entre les zones de l’Ouest et Berlin. L’opération reçut le nom conventionnel d’opération « Vittles », celle-ci se subdivisant elle-même en trois opérations distinctes :
— Chicago, ravitaillement des Américains en occupation à Berlin ;
— New-York, ravitaillement de la population allemande, prise en charge par les Américains et les Anglais pour l’ensemble des trois secteurs occidentaux ;
— Paris, ravitaillement des Français en occupation à Berlin, les Autorités françaises ayant dû demander aux Américains de prendre à leur compte le transport des vivres et matériels de toute nature nécessaires aux ressortissants français.
De leur côté, enfin, les Anglais devaient assurer eux-mêmes le ravitaillement de leurs ressortissants, parallèlement à l’Opération « Vittles ».
Il reste 96 % de l'article à lire
Plan de l'article