Commentaire d’expert sur le « patriotisme économique », qui n’est pas une simple expression à la mode, même si elle n’est pas dénuée d’ambiguïté. La France dispose des outils correspondant à son ambition ; il reste à les mettre en oeuvre avec intelligence et à propos.
Patriotisme économique : il était temps !
Economic patriotism–about time, too!
Expert commentary by Olivier Darrason on ‘economic patriotism’, which is not simply a fashionable expression even if it is not devoid of ambiguity. France has the means to fulfil its ambition: all that remains is to use them appropriately and intelligently.
Le patriotisme économique apparaît aux yeux de tous comme l’exception culturelle française appliquée au domaine économique et, en l’occurrence, celui des investissements étrangers.
Ce n’est pourtant qu’une question de sémantique. « Aux États-Unis, on fuit les idéologies comme les Français la semaine sans RTT » (1). Le terme de patriotisme est réservé aux questions de sécurité intérieure et à la lutte contre le terrorisme, comme l’US Patriot Act. À l’extérieur, on parle plutôt de liberté d’entreprise ou de liberté de circulation des capitaux, un terme génial qui n’a pas empêché l’État fédéral de se doter du mécanisme, actuellement le plus efficace et le mieux rôdé, de contrôle des investissements étrangers.
Cette habileté sémantique de nos partenaires et compétiteurs commerciaux a souvent pour effet de propager l’idée qu’en France l’exception constitue la règle, sans autre forme de lisibilité. D’où notre difficulté, parfois, à discriminer ce qui est stratégique de ce qui ne l’est pas, et surtout à l’exprimer de manière claire et objective.
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