Tirant les leçons des combats de la Seconde Guerre mondiale en Europe, l'auteur livre un plaidoyer pour le renforcement de l'arme aérienne en France face à l'arme terrestre.
Réflexions d'un terrien
On répugne à se citer et je m’excuse d’avoir à le faire. Néanmoins cela paraît utile pour exposer clairement le sujet que je me propose de traiter sur les formes à prévoir de la guerre future. Comme beaucoup d’officiers de ma génération, je ne fus guère satisfait des solutions qui nous furent proposées par l’École de Guerre en cette année 1935 pendant laquelle j’en suivais les cours. Elle négligeait en effet un facteur important, à savoir que les armées disposaient alors avec les chars d’une arme nouvelle dont le caractère était la vitesse, jointe à la puissance que lui conférait son armement et sa faible vulnérabilité à l’égard des feux de l’infanterie. Le caractère essentiel de cette arme restait néanmoins la vitesse, et il m’avait paru qu’en étudiant les règles d’emploi à travers les âges de l’arme rapide qu’était la cavalerie au temps de son apogée, l’on devait être amené à modifier profondément les conceptions tactiques et stratégiques alors admises.
C’est pour répondre à ce qui paraissait bien être une nécessité que je fus amené à publier dans la Revue de Cavalerie en juillet-août 1936 une étude intitulée : « Réflexions sur l’emploi de la Cavalerie blindée », où je développais largement les règles d’emploi de la Cavalerie ancienne pour proposer par analogie une doctrine rationnelle d’emploi des chars.
Ce ne fut pas sans de grandes difficultés que cette étude parut et la rédaction de la Revue jugea bon de dégager sa responsabilité par une note ainsi conçue : « La présente étude pourra quelquefois paraître s’éloigner des idées prônées par le Règlement, mais publiées sous la seule responsabilité de son auteur, elle n’en amènera pas moins d’utiles méditations dans l’esprit de nos lecteurs. »
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