Il sera question ici moins de sa stratégie en matière diplomatique, qui est évidente que de sa diplomatie à fins stratégiques, dont il a toujours eu soin de dissimuler les visées à longue échéance.
La diplomatie stratégique d'Adolphe Hitler
Il y a deux mois, un haut fonctionnaire allemand disait à un homme politique étranger : « Le chancelier Hitler est hanté par la crainte d’un effondrement de l’Allemagne, s’il venait à mourir. Sa volonté est de placer son pays dans une situation stratégique et militaire si forte qu’il soit invulnérable, même s’il tombait aux mains de successeurs débiles. »
Il est notoire, en effet, que le Führer ne consentait à délaisser la stratégie que pour l’architecture, comme si ses ambitions refoulées de soldat de 1re classe et de candidat malheureux à une école des Beaux-Arts ne se rassasiaient pas de revanche à prendre dans ces deux domaines. Il a rêvé de survivre dans l’Histoire sous les espèces de créateur d’un nouveau type d’empire et d’inventeur d’un nouveau style d’urbanisme.
Il sera question ici moins de sa stratégie en matière diplomatique, qui est évidente, car son art de diriger un ensemble d’opérations est indiscutable, que de sa diplomatie à fins stratégiques, dont il a toujours eu soin de dissimuler les visées à longue échéance. En dépit des arguments, tantôt sentimentaux, idéologiques ou historiques, tantôt économiques ou politiques, à l’aide desquels il colorait et justifiait son action extérieure, celle-ci a, toujours été d’ordre stratégique. Son plan et ses méthodes ont toujours été conçus en vue de conquêtes de grande envergure, réalisées par coups successifs qu’il avait soin d’isoler les uns des autres, présentant chacun d’eux comme final, et de nature, si l’Europe l’acceptait, à lui assurer vingt-cinq années de paix, mais coups qui, en fait, s’enchaînaient rigoureusement comme les phases d’une vaste campagne.
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