Les bouleversements actuels en Europe de l'Est et les déclarations soviétiques récentes conduisent à s'interroger sur l'avenir des deux alliances, l'Otan et le Pacte de Varsovie. L'auteur nous fait part de ses réflexions fort intéressantes sur l'Alliance atlantique, ainsi que sur un rôle possible pour la France dans la défense du Vieux Continent.
L'Otan face à son nouvel environnement
Les rapides progrès obtenus à Vienne, depuis près de 9 mois, rendent aujourd’hui réalisable un accord de désarmement conventionnel en Europe (CFE) ; à l’issue de cet accord, l’ouverture d’une deuxième négociation (CFE n° 2) portant sur des réductions supplémentaires est de plus en plus souvent évoquée. D’autre part, le sommet de l’OTAN de mai 1989 a lié l’obtention d’un accord à Vienne à l’ouverture d’une négociation sur la réduction du nombre des missiles SNF installés en Europe occidentale. Enfin et surtout, les récents bouleversements politiques en Europe de l’Est modifient considérablement la définition de la menace jusqu’ici adoptée par l’OTAN. Malgré ces profonds changements de l’environnement stratégique européen, associés à la perspective de réunification de l’Allemagne, il est cependant fort probable que l’OTAN restera dans sa forme actuelle, au moins jusqu’à l’application des accords CFE et des réductions SNF. Au-delà, les incertitudes qui pèsent sur la doctrine militaire de l’OTAN sont plus que nombreuses et pourraient remettre en cause l’existence de la structure militaire.
Les incertitudes actuelles de l’OTAN
De nombreuses questions se posent donc dès à présent en fonction de deux échéances, dont la première est relative à la gestion du désarmement (conventionnel et SNF) dans le cadre des stratégies militaires actuelles de l’OTAN, et la seconde est celle de l’avenir même de l’Alliance atlantique.
À court terme : quelles seront les conséquences des réductions d’armements conventionnels prévues dans le cadre CFE sur la doctrine militaire de l’OTAN ? Comment la modernisation des missiles Lance pourrait-elle s’effectuer ? Comment l’Organisation pourrait-elle encore continuer à développer une stratégie militaire certes défensive (défense de l’avant), mais privilégiant la contre-attaque et l’escalade des hostilités (Fofa et riposte flexible) sur des territoires aujourd’hui en marche vers la démocratie ? Quelles pourraient être les doctrines de remplacement ?
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