Présentation
Le sujet qui a été choisi, cette fois, résiste à tous les assauts de l’actualité. En vérité, ce qui justifie un tel sujet, ce n’est pas la mode ni les circonstances du moment : c’est tout simplement la nature des choses. C’est ce qui fait sa valeur et son intérêt permanent. Tout le monde comprend qu’au-delà des péripéties politiques, des avatars économiques, des difficultés sociales, il y a la réalité de la présence, face à face des deux côtés de la Méditerranée, de la France, des pays d’Europe et de l’ensemble des pays du Maghreb.
Une actualité plus prolongée, plus permanente, nous a fourni une dimension supplémentaire à ce sujet : je veux parler des tentatives de réunion, de rassemblement, des pays du Maghreb de la Libye à la Mauritanie, mais en passant essentiellement par la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Quoi qu’il en soit des projets formés à cet égard, le Maghreb a des facteurs d’unité et des facteurs de différence, des possibilités de rassemblement et des occasions de divergence qui constituent la difficulté de tout projet de réunion. Mais en tout cas, ce sont nos interlocuteurs. Quels que soient le passé, les difficultés du présent ou les circonstances auxquelles on se heurtera dans l’avenir, le Maghreb nous fait face et, en conséquence, nous pose des problèmes que rien ne permet d’éluder : des problèmes sociaux auxquels les gouvernements successifs sont confrontés tous les jours, stratégiques, et plus généralement le dialogue qui s’établit des deux côtés de la Méditerranée entre l’Europe et les pays riverains du Sud. Il s’agit là de données permanentes auxquelles va être consacrée cette réunion.
Je remercie les orateurs qui prendront successivement la parole : M. Marc Bonnefous, ambassadeur de France ; M. Claude Cheysson, ancien ministre des Relations extérieures ; M. Robert Santucci, professeur à l’Institut des langues et civilisations orientales. S’engagera ensuite un débat que j’espère très fructueux. ♦