Les nouvelles frontières : changements et précarité
L’État nation est mis en cause, et nombre d’auteurs constatent, avec déplaisir ou satisfaction, cette crise. Qu’il s’agisse de la montée de phénomènes régionaux ou des effets de la mondialisation, certains y voient la possibilité d’une meilleure démocratisation alors que d’autres considèrent que l’État nation n’a plus de raison d’être dès lors que les problèmes peuvent être traités globalement, tout en mesurant les risques à l’encontre d’une saine démocratie puisque la représentativité ne se ferait plus en fonction du territoire où l’on vit.
Il n’en reste pas moins que depuis 1991, en Europe ou dans ses parages immédiats, viennent d’être constitués plus de vingt États nouveaux et reconnus internationalement, dont la douzaine d’États nations de l’Europe médiane et la dizaine d’autres qui se trouvent aux marches du Proche-Orient et de l’Asie centrale. Cette création multiplie les problèmes de frontières. Par la dislocation provisoire ou définitive d’un empire ou celle d’un État fédéral comme la Yougoslavie, ces problèmes se posent d’une façon particulière.
C’est volontairement que je limiterai mon propos à l’Europe médiane, terme que je préfère à celui d’Europe centrale, qui comprend un ensemble allant de la Baltique à la mer Noire et à la Méditerranée. Cette Europe médiane a des contacts plus ou moins flous avec l’Europe de l’Ouest et par ailleurs avec l’Europe de l’Est où domine pour l’instant la nation russe.
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