L'auteur, attaché de recherche auprès de l’Institut européen de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, à Bruxelles, nous propose le texte d’une communication faite lors du colloque sur la sécurité européenne, organisé à Paris les 19 et 20 mai 1994 par le club « Participation et progrès ».
Les forces combinées interarmées
Conscients de la nécessité de prévoir des options militaires spécifiquement européennes en dehors des cas de défense collective stipulés dans l’article 5 du traité de Washington, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UEO, réunis à Luxembourg le 22 novembre 1993, déclaraient attendre du sommet de l’Otan de janvier 1994 l’approbation du « principe selon lequel l’UEO doit pouvoir utiliser non seulement les forces et les ressources des alliés européens, mais aussi des moyens collectifs de l’Alliance atlantique tels que les systèmes de communication, les moyens de commandement et les états-majors ».
Lors du sommet franco-allemand de Bonn le 1er décembre 1993, les responsables français et allemands pour les questions de défense réaffirmaient la nécessité de renforcer le pôle européen au sein de l’Alliance atlantique et leur souhait de voir augmenter les capacités opérationnelles de l’Union de l’Europe occidentale. Par ailleurs, dans la déclaration commune consacrée notamment à la préparation du sommet de l’Otan, il était demandé en particulier que l’UEO puisse « dans certains cas utiliser les moyens de l’Alliance atlantique pour la conduite d’actions proprement européennes. » Déjà, le rapport de M. Jacques Baumel recommandait au Conseil « de se mettre d’accord avec l’Otan pour que celle-ci puisse, le cas échéant, mettre ses infrastructures à la disposition de l’UEO » et « de favoriser la constitution, dans le cadre de l’Otan, d’une force particulière susceptible de fournir des éléments appropriés à leur mission aussi bien à des commandements UEO qu’à des commandements de l’Otan ». (1)
Finalement, lors du sommet de l’Otan des 10 et 11 janvier 1994, les chefs d’État et de gouvernement déclaraient vouloir « mettre à disposition les moyens collectifs de l’Alliance, sur la base de consultations au sein du Conseil de l’Atlantique Nord, pour des opérations de l’UEO menées par les alliés européens en application de leur politique étrangère et de sécurité commune. » Ils appuyaient « le développement de capacités séparables mais non séparées, qui pourraient répondre aux besoins européens et contribuer à la sécurité de l’Alliance ».
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